X.Garambois, Amazon.fr: « Priorité à la logistique »

Des résultats au troisième trimestre supérieurs aux attentes et une fin
d’année toujours très prometteuse avec les fêtes de Noël, Amazon.com s’affiche
au beau fixe

« On annonce un très solide quatrième trimestre avec une belle progression de nos revenus« , Xavier Garambois, DG d’Amazon.fr, confirme la bonne tenue du premier marchand en ligne.

Le chiffre d’affaires trimestriel d’Amazon.com a progressé de 24% à 2,31 milliards de dollars. Le bénéfice net a reculé de -37% à 19 millions de dollars, c’était attendu, pour un bénéfice par action de 5 cents, nettement supérieur au consensus de 3 cents.

« Notre résultat net est supérieur aux attentes des analystes et dans la fourchette haute de nos prévisions, mais nos investissements et nos dépenses restent importants et pèsent sur nos résultats« . Ainsi, le bénéfice opérationnel a reculé de -28 % à 40 millions de dollars, un recul associé aux investissements technologiques et de contenus consentis.

« Notre rythme d’investissement semble se maintenir sur le troisième trimestre, avec la livraison gratuite, l’évolution de nos technologies et l’extension de nos boutiques. Et nous continuons d’investir pour l’avenir et pour la croissance. »

Qu’en est-il sur le marché français ?

« Nous continuons d’investir sur la logistique et la gestion de l’information, ainsi que sur notre offre de gammes et de produits. Notre boutique électronique créée en 2005 en est l’exemple. Nous voulons pousser plus loin notre métier de ‘retailer’(revendeur au détail), pousser plus loin nos disponibilités sur le fond de catalogue au moment où la grande distribution réduit ses linéaires, pour des questions de rentabilité sur les produits culturels, probablement. »

« Nous renforçons notre c?ur de métier sur la culture. Sur le troisième trimestre, nous avons continué d’investir sur le livre en proposant un nouveau projet aux éditeurs avec la possibilité de réaliser un dépôt vente de leur catalogue dans notre entrepôt pour accélérer la disponibilité d’un produit dès son achat. Nous proposons aussi un programme de recherche sur les livres qui permet de feuilleter quelques pages d’un ouvrage. »

Il y a pourtant encore un énorme écart entre l’offre d’Amazon aux Etats-Unis et en France, et des délais très longs avant de voir une nouvelle boutique créée là bas débarquer en France?

« La maturité du commerce en ligne est nettement supérieure aux Etats-Unis à celle du marché en France et plus généralement en Europe. Il y a par exemple des opportunités aux US pour télécharger de la vidéo, ce n’est pas le cas en France où nous sommes encore en deçà de ce qui se pratique même en Grande-Bretagne ou en Allemagne. Mais nous allons continuer de faire progresser le business d’Amazon en France. »

Mais comment affrontez-vous les règles plus contraignantes du marché français ?

« Chaque marché a son statut, ses règles, ses lois. Le marché français est bien plus réglementé que dans les pays anglo-saxons. Au-delà des problématiques complexes de droit, l’Europe n’est pas allée au bout de la question. »

« La France se cherche encore et des règles traditionnelles sont toujours appliquées, dont le prix des livres fixé par la loi et extrêmement règlementé. C’est pour ça que le commerce électronique ne s’est pas développé comme ailleurs. »

Comment voyez-vous alors l’évolution d’Amazon.fr dans les mois à venir ?

« Notre but est de proposer la sélection la plus large de produits, au meilleur prix et avec le meilleur service. Le quatrième trimestre est un trimestre clé avec la saison de Noël et le potentiel sur cette période des produits culturels et de nos autres gammes, dont les produits électroniques, qui représentent déjà 30 % de nos ventes. »

Au troisième trimestre 2005, Amazon avait profité d’un effet de levier particulier lié au phénomène Harry Potter, dont les ventes du dernier tome se sont traduites par une part de 2 % dans les ventes du libraire en ligne.

« Harry Potter est un phénomène particulier sur notre catalogue. La réalité c’est que nous rencontrons une dispersion très grande sur notre fond de catalogue. La fin de l’année est très opérationnelle, nous espérons renouveler avec le coffret de l’intégrale de Bach le succès que nous avons rencontré fin 2005 avec le coffret Mozart. Le quatrième trimestre sera un record ! »

Et pour 2007 ? « Nous avons beaucoup de projets d’extensions vers de nouvelles gammes de produits. Mais je ne peux vous en dire plus?«