10.000 emplois à la trappe chez Sony

Le géant japonais confirme les rumeurs en supprimant 7% de son effectif

Sony confirme ce jeudi un nouveau et important plan social. Déjà, 20.000 postes ont été supprimés par le géant japonais, aujourd’hui, ce sont 10.000 nouveaux postes qui passent à la trappe. Soit 7% des effetcifs. Par ailleurs, le géant va vendre ou fermer onze de ses 65 usines d’ici à 2007 pour faire face à ses difficultés financières.

Sur les 10.000 emplois supprimés, 4.000 le seront au Japon et 6.000 à l’étranger, selon un communiqué. On ne sait pas si la France sera touchée… Pour éviter une levée de boucliers, comme celle obsevée après l’annonce du plan social d’HP, Sony a pris bien garde de ne pas lancer un plan définitif, et aucune suppression d’effectif en France ou en Europe n’est décidée, a-t-on indiqué chez Sony France. Selon les analystes, les réductions d’effectifs devraient surtout toucher l’activité de téléviseurs cathodiques et les services généraux. Le groupe prévoit en outre de réaliser 120 milliards de yens (73,8 milliards d’euros) de cessions d’actifs d’ici à la fin de son exercice 2007/2008, au cours duquel il espère atteindre l’objectif de chiffre d’affaires de 8.000 milliards de yens, et une marge d’exploitation de 5%. « Sony n’est plus l’unique alternative sur le marché », a reconnu lors d’une conférence de presse le p-dg du groupe, l’Américain d’origine galloise Howard Stringer, en référence à la concurrence acharnée à laquelle il est confronté. « Nous devons être continuellement compétitifs et agressifs. Nous devons être comme les Russes défendant Moscou face à Napoléon. Nous devons nous battre comme les guerriers de Sony que nous sommes », a lancé Sir Howard. Grâce aux suppressions d’emplois, aux cessions ou fermetures d’usines et aux cessions d’actifs non stratégiques, Sony espère parvenir à des réductions de coûts de 200 milliards de yens d’ici à la fin de l’exercice 2007/2008. 80% de ces réductions devraient être réalisées d’ici à mars 2007. Mais dans le même temps, le nouveau plan stratégique de Sony prévoit ainsi de revoir de fond en comble l’organisation du groupe et de se concentrer sur les produits électroniques de haute définition, ainsi que sur les jeux vidéo et le divertissement (musique et cinéma). La priorité sera axée sur les produits numériques, comme les téléviseurs à écran plats, les enregistreurs de DVD de nouvelle génération et les caméscopes haute définition, appelés à remplacer les produits analogiques. En conséquence, Sony prévoit d’investir ainsi 340 milliards de yens au cours des deux exercices à mars 2008, contre un investissement prévu de 500 milliards de yens sur les trois exercices à mars 2006. Le groupe va poursuivre le développement d’écrans de technologie OLED (organic light emitting diode), équipés de diodes permettant une lumière visible sous n’importe quel angle et qui pourraient à terme remplacer les écrans LCD dans certaines applications. Il va aussi chercher à se renforcer dans les camescopes et enregistreurs DVD à haute définition et compte sur le succès de sa future console de jeu PlayStation 3 dont la sortie est prévue au début 2006. Howard Stringer a aussi insisté, lors de sa conférence de presse, sur le potentiel commercial de la puce Cell, processeur très puissant développé en commun avec Toshiba et IBM pour la PS3 et qui pourrait équiper un large éventail de produits audio-visuels. Longtemps porté par le succès de modèles tels que les téléviseurs Trinitron et le Walkman, Sony s’est depuis lors fait distancer par des concurrents tels que Sharp dans le secteur des téléviseurs à écran plat. Il a également perdu la première place du marché des lecteurs musicaux portables, maintenant dominé par l’iPod d’Apple Computer. Conséquence: des prévisions en baisse

Ce plan aura des conséquences financières. Pour l’exercice en cours, Sony s’attend désormais à subir une perte d’exploitation de 20 milliards de yens alors qu’il tablait précédemment sur un bénéfice de 30 milliards. Ce recul est dû à la hausse de ses charges de restructuration, estimées pour cette année à 140 milliards de yens contre une prévision antérieure de 88 milliards.