100.000 abonnés en fibre optique en France

Alors que le parc de logements éligibles progresse significativement, les abonnements à la fibre optique en France peinent à décoller. L’essentiel des accès à 100 mégabits est couvert par les offres câble.

Au 30 septembre 2010, la France a franchi la barre symbolique des 100.000 abonnements très haut débit en fibre optique jusqu’aux abonnés (FTTH), selon les chiffres du troisième trimestre 2010 publiés par l’Observatoire des communications électroniques de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). Soit une progression de 10.000 nouveaux comptes. Une progression constante par rapport au deuxième trimestre (qui avait également enregistré 10.000 nouvelles activations de lignes optiques). En un an, le marché n’a enregistré qu’à peine plus de 41.000 nouvelles activations de lignes optiques.

Un faible taux d’adoption décourageant alors que les opérateurs poursuivent leurs déploiements : 967.000 logements (44.000 immeubles) sont aujourd’hui éligibles à la fibre optique (FTTH) et 130.000 logements profitent de la mutualisation des accès optiques. Un modèle qui croit plus vite que celui de la multifibre avec une progression annuelle de 2500 % contre 30,7 % respectivement. Un véritable plaidoyer pour la mutualisation des lignes très haut débit.

Le très haut débit (THD) en général se porte mieux, grâce au câble principalement. Les accès câblés à 100 mégabits (accès en fibre optique avec terminaison en câble coaxial) totalisent aujourd’hui 320.000 comptes contre 275.000 au trimestre précédent et 193.000 il y a un an. Une croissance de 45.000 lignes sur le trimestre bien supérieure, donc, à l’offre optique de bout en bout. Avec 420.000 comptes THD au troisième trimestre, la France devrait donc franchir les 500.000 abonnés THD avant la fin de l’année, essentiellement grâce aux offres de Numéricâble.

Fort de ce succès, le seul câblo-opérateur du territoire a d’ailleurs accéléré la mise à niveau de son réseau à la norme DOCSIS 3.0 sur Paris et sa banlieue mais aussi en province. En 2011, des villes comme Grenoble, Strasbourg, Montpellier, Dunkerque, Reims, Rennes… (près d’une trentaine au total) seront équipées pour supporter le 100 Mbit/s et évoluer à l’avenir vers le 250 Mbit/s. Avec un parc de plus de 9 millions de prises (dont plus de 4 millions éligibles à la fibre optique), Numéricâble a une véritable carte à jouer sur le terrain du THD face aux opérateurs télécoms.

Les abonnements haut débit s’élèvent pour leur part à 20,43 millions dont 19,47 millions en ADSL et 960.000 en solutions alternatives (câble essentiellement, satellite…). Au total, la France comptabilise 20,85 millions d’abonnements haut et très haut débit. Une croissance de 8 % sur un an avec 1,56 million de nouvelles lignes. Sur les 10,45 millions d’accès (+1,1 million en un an) exploités par les opérateurs alternatifs, une large majorité est le fait des offres totalement dégroupées avec près de 8,7 millions de lignes. Soit 226.000 nouvelles lignes totalement dégroupées sur le trimestre. Le dégroupage partiel continue sa chute (ou, probablement, son passage vers le dégroupement total) avec 1,76 million lignes au 30 septembre (-69.000 lignes en trois mois).

Aujourd’hui, 98,5 % des lignes cuivre (la paire téléphonique) sont éligibles au haut débit. « Le développement de la couverture en dégroupage se poursuit par ailleurs à un rythme soutenu, porté par les projets des collectivités territoriales et les opérateurs dégroupeurs privés. 5268 NRA [noeuds de raccordement abonnés, NDLR] étaient dégroupés à la fin du 3e trimestre 2010, dont 384 NRA-xy issus d’opérations de réaménagement, ce qui représentait une couverture du territoire en dégroupage par au moins un opérateur s’élevant à 82 % des lignes. », précise l’Arcep.