15 millions d’ouvrages en ligne : le défi mondial de Google à la culture

Y a-t-il un risque de domination de l’Amérique sur la culture? La décision de l’entreprise américaine de digitaliser quinze millions de livres suscite le débat

Quelques semaines après que le moteur de recherche le plus utilisé dans le monde ait annoncé son intention de mettre en ligne plus de quinze millions de livres, les inquiétudes et les interrogations naissent dans le reste du monde et notamment en France.

En Europe Jean-Noel Jeanneney, président de la Bibliothèque nationale de France, fait figure d’expert en la matière. Il faut dire qu’il est à l’origine de la numérisation des donnés et qu’il est un acteur important sur la scène culturelle de notre pays. Dans un article du Figaro il a déclaré redouter : « le risque d’une domination écrasante de l’Amérique dans le définition de l’idée que les prochaines générations se feront du monde ». Attaché a la mission régalienne de la bibliothèque nationale, Mr Jeanneney s’inquiète. Car le projet de Google est de numériser les ressources des plus grandes bibliothèques anglo-saxonnes pour les mettre en ligne et par conséquent les mettre à disposition de l’ensemble des internautes. Le coût énorme de la numérisation par Google de ces 4,5 milliards de pages imprimées d’ici à 2015, entre 150 et 200 millions de dollars, représente mille fois le budget annuel de Gallica, le projet de numérisation de la BNF. Il devrait être couvert par l’augmentation des tarifs publicitaires du domaine Google. Google est ses partenaires précisent que ne seront exploités que les livres tombés dans le domaine public. Faut-il avoir peur de la bibliothèque Google ? Les réactions ont tardé. Mais comme en réponse a l’intervention de Jean-Noël Jeannenay dans le Figaro la communauté culturelle et éditoriale commence à s’inquiéter du gigantisme du projet « i>Googlien ». Fin décembre lors de l’annonce de Google de son désir d’archivage de quinze millions de livres, le projet avait été accueilli avec une relative indifférence médiatique en France. Or, il s’agit d’une affaire importante qui risque de changer la façon de nous documenter. En effet, concrètement, l’objectif est de répondre a un besoin ou un fantasme des chercheurs et des étudiants qui rêvent d’une bibliothèque virtuelle interactive. L’objectif du moteur de recherche est de diffuser sur Internet les collections de la bibliothèque de New York et de quatre universités américaines et une britannique. (Michigan, Stanford et Harvard pour les USA, Oxford pour le Royaume-Uni). En conclusion, l’Europe et plus particulièrement la France son fer de lance «exception culturelle », s’inquiète de cette initiative américaine. Pourtant les instituions Européennes disposent déjà d’outils comparables dans le fonctionnement et le gigantisme (Gallica). Et le plus ironique est que tôt ou tard le monde de l’édition francophone rejoindra à son tour l’énorme base plus commerciale que culturelle de Google. D’ailleurs, les éditeurs ont bien compris l’intérêt d’un tel système qui d’ores et déjà fait office de modèle.