181 milliards € de revenus pour le très haut débit mondial en 2018

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Face à la montée en puissance des réseaux très haut débit (THD) dans le monde, les opérateurs devront clarifier leur stratégie de développement.

Le marché mondial du très haut débit (THD) devrait générer 181 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018 contre 120 milliards en 2014, selon les prévisions que l’Idate a établi dans son rapport sur la valorisation des marchés FTTx. Un marché qui comprend l’ensemble des technologies permettant d’apporter le THD chez les particuliers comme les entreprises, à savoir le FTTH/B (fibre à domicile/pied d’immeuble), le FTTN+VDSL (fibre de quartier et paire de cuivre) et le FTTLA+DOCSIS 3.0 (câble et backbone optique). Avec une prédominance aujourd’hui pour le FTTH/B qui, en 2013, était adopté par 41% des abonnés dans le monde. En Europe, le THD désigne tous les débits supérieurs à 30 Mbit/s.

Les trois principales régions du monde économiques bénéficieront de la progression du THD. Entre 2013 et 2018, elle progressera de 40% à 79% dans l’Union européenne, de 45% à 73% en Asie-Pacifique et de 69% à 74% en Amérique du Nord. Une progression moindre pour cette dernière région qui domine aujourd’hui le marché mondial du THD avec 55% en 2013. Les années à venir rétabliront un peu l’équilibre. La part de l’Europe devrait ainsi passer de 27% à 37% d’ici 2018 tandis que celle du nord de l’Amérique devrait reculer à 45%. Celle de l’Asie-Pacifique restera stable autour de 18%.

Deux scénarios pour les opérateurs

L’adoption du THD dépendra cependant des stratégies des opérateurs qui s’appuieront (ou non) sur les politiques gouvernementales visant à accélérer les déploiements d’infrastructure THD comme c’est le cas en France avec le Plan France Très Haut Débit et les projets, à dessiner, d’extinction du réseau cuivre au profit de la fibre. Au-delà de ses plans nationaux propres à chaque Etat, l’Idate distingue deux grandes catégories d’offres des opérateurs qui investissent dans le THD : une offre de captation et celle de migration. Augmenter les revenus par utilisateur (Arpu), limiter le départ de clients pour la concurrence, maintenir leur niveau de compétitivité, lutter contre une concurrence exacerbée sont quelques-uns des objectifs visés par les opérateurs avec le THD.

Pour l’Idate, deux scénarios principaux se dégagent alors face aux OTT, les fournisseurs de contenus qui s’appuient sur les infrastructures des opérateurs pour capter une partie de la valeur des clients : un scénario « smart pipe » dans lequel les opérateurs se concentrent sur leur cœur de métier réseau valorisé par des services à valeur ajoutée (fourniture de capacité, stockage, sécurisation, authentification…) plutôt en direction des professionnels; et un scénario « segmentation de l’offre et services premium » avec la fourniture de services et d’applications, comme la TV et la VOD, auprès des abonnés finaux. Au risque de venir affronter les OTT sur leur terrain ou de travailler avec comme le dessine l’arrivée de Netflix en France qui passe des accords de diffusion avec les opérateurs nationaux. Autant de stratégies qui visent à générer des revenus suffisants pour couvrir les onéreux investissements dans ces réseaux THD de nouvelle génération.


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