La 3G de SFR prend le métro parisien

Emmanuel Pitron (secrétaire général RATP), Pierre Mongin (PDG RATP), Stéphane Roussel (PDG SFR), Pierre-Alain Allemand (directeur réseau SFR) présentent l'accord pour déployer la 3G/4G dans le métro parisien

SFR va déployer, sur l’infrastructure passive de Naxos, un réseau 3G dans le métro parisien. Les premières stations couvertes seront mises en service dès septembre prochain.

Après le Wifi, la 3G dans le métro parisien sera réalité dès septembre prochain. Du moins sur le réseau mobile de SFR qui vient d’annoncer le lancement du déploiement de la 3G/4G sur l’infrastructure de transport de la RATP, métro et RER A et B, de Paris (les RER C, D et E de la SNCF ne sont pas concernés par l’accord).

Un accord obtenu « après de longs mois de discussion », souligne Pierre Mongin, PDG de la RATP pour qui « SFR a le mieux senti les attentes des voyageurs de la RATP ». Et surtout a été le premier à accepter les conditions commerciales et techniques de la régie de transport. L’opérateur, filiale de Vivendi, participera au déploiement des installations passives (antennes) assurées par la filiale Naxos, et versera une redevance annuelle à l’entreprise de transport.

Le montant des investissements n’a pas été communiqué, mais il ne doit pas être anodin puisque les participants ne se sont pas précipités au portillon. Pourtant, il s’agit bien d’un « accord ouvert, disponible aux autres opérateurs, sur l’infrastructure que nous allons construire, précise Pierre Mongin. Nous pensons que [les autres opérateurs] ne manqueront pas de le faire ».

170 stations couvertes en 2014

D’ici là, seul SFR sera en mesure de fournir un service d’Internet mobile efficace (la 2G étant présente dans le métro depuis 2000) au quelque 10 millions de voyageurs quotidiens. Mais seuls les abonnés de SFR et de ses partenaires opérateurs de réseau mobile virtuel (LaPoste.fr, Virgin Mobile, Prixtel…) profiteront du service, donc.

Un moyen pour SFR d’espérer capter une partie de la clientèle de ses concurrents ? Pas nécessairement dans la mesure où la concurrence en question pourrait s’activer et annoncer à son tour un partenariat similaire assez rapidement. Du côté de SFR,on évoque une « volonté d’avancer dans l’Internet mobile », répond Stéphane Roussel, PDG de SFR depuis le 29 juin en lieu et place de Michel Combes qui devait prendre la tête de SFR le 1er août prochain. Dans tous les cas, la nouvelle couverture souterraine de SFR à Paris et proche banlieue sera intégrée aux forfaits de l’opérateur sans surcoût particulier.

L’opérateur déploiera de son côté la partie active du réseau (stations radio, cœur de réseau) avec la volonté d’aller le plus vite possible (sachant que la configuration du métro nécessite des dispositions de sécurité et d’encombrement particulières). Si les stations Châtelet et Gare de Lyon devraient être couvertes dès septembre, il faudra attendre 2014 pour que les 170 principales stations du réseau (qui concerne 75 % des voyageurs) fournissent la 3G et l’intégralité en 2015. Entre temps, la ligne 1 (La Défense-Château de Vincennes) et la majorité des gares des RER A et B bénéficieront du service courant 2013. À noter que la 4G, qui sera déployée en parallèle au niveau des infrastructures, sera initiée courant 2013 également.

SFR prend de l’avance

SFR prend donc une avance certaine sur ses concurrents sachant que ces derniers devront également déployer leurs propres infrastructures faute de possibilité de partage des tuyaux pour cause de proximité des fréquences des uns et des autres. Une ressource « naturelle » (les ondes hertziennes) difficile à mutualiser dans les zones denses, nous explique Pierre-Alain Allemand, directeur général réseaux chez SFR. Rien qu’en 2G, SFR déclare gérer 11 millions d’appels par semaine (sur l’ensemble de son réseau) dont 200 000 aux heures les plus chargées. Sachant que près d’un dixième de la population française transite quotidiennement dans les couloirs du métro tous les jours et que 36 % des voyageurs disposent d’un smartphone (contre 27 % pour la moyenne française), on imagine la difficulté rencontrée à dimensionner correctement le réseau pour répondre aux besoins.

Ce qui permettra à l’opérateur de tirer parti de cette avance (à défaut de pouvoir le faire sur les tarifs…). « Nous voulons vraiment nous différencier », affirme le responsable réseau. Une différence que SFR avait déjà affichée en annonçant, mi-juin, l’extension de son réseau Wifi sur une quarantaine de hotspots opérés par Naxos dans le métro. Une annonce quelque peu occultée par l’arrivée de Gowex dans les stations (mais pas les quais et les tunnels) de la RATP sur un modèle d’accès gratuit au Wifi.

Un réseau Wifi qui, lorsque les quatre opérateurs de licence 3G/4G auront déployé leurs services, risque de devenir obsolète et dépassé par le réseau mobile tant attendu dans les sous-sols du métro parisien.

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