5G dans la bande 26 GHz : du Port du Havre à Bordeaux Métropole

Logistique, ville intelligente, mobilité… Onze premiers projets français de plateformes ouvertes d’expérimentations 5G ont obtenu des fréquences 26 Ghz.

Le gouvernement et le régulateur de télécoms (Arcep) ont annoncé lundi l’attribution, à onze premiers projets sur treize déposés, de fréquences dans la très encombrée bande 26 GHz. Utilisées jusqu’ici pour des liaisons satellitaires ou par l’armée, ces fréquences dites « millimétriques » vont être expérimentées dans les réseaux mobiles et la connectivité IoT.

Pour ce faire, des fréquences dans la bande 26 GHz ont été attribuées pour trois ans, au plus. Et ce au prix « amical » de 200 euros par an et par bande de 200 mégahertz, selon l’expression de Sébastien Soriano, président de l’Arcep, rapportée par l’AFP.

Les projets de plateformes d’expérimentations 5G retenus devront mettre en place d’ici le 1er janvier 2021 un réseau accessible à des tiers (startups et autres entreprises).

Avec un objectif « encourager des tests de cas d’usages innovants en situation réelle ».

Quels sont les onze premiers projets sélectionnés ?

Gares et espaces connectés de Rennes à Bordeaux

Bouygues Telecom est engagé dans quatre des projets retenus.

À Bordeaux Métropole (Gironde), a été sélectionné le projet d’expérimentations d’une connectivité ultra haut débit dans des espaces publics. Le tout via de petites cellules (small cells) installées dans l’éclairage public. Bouygues Telecom est partenaire.

L’opérateur est également impliqué dans le projet de plateforme de tests 5G de la gare de Lyon Part-Dieu (Rhône), avec la SNCF. Bouygues Telecom est aussi concerné par le projet de tests d’usages B2B de la 5G dans une zone industrielle de Saint-Priest (Rhône).

On retrouve l’opérateur actif en Île-de-France, sur ses terres. Il l’est pour des essais 5G menés au sein de la technopôle Bouygues Telecom de Meudon (Hauts-de-Seine), en lien avec la zone d’activités de Vélizy-Villacoublay (Yvelines).

L’opérateur historique Orange, de son côté, est à l’initiative dans deux projets distingués :

À Rennes (Ille-et-Vilaine), pour une plateforme d’essais 5G couvrant la nouvelle gare ferroviaire de la ville, en partenariat avec la SNCF et l’équipementier finlandais Nokia.

À Châtillon (Hauts-de-Seine), pour évaluer des applications 5G au sein d’un espace de co-innovation (le 5G Lab d’Orange Gardens) et de zones d’affluence.

D’autres projets agrègent différents acteurs, industriels et collectivités.

De Haropa au quartier d’affaires Paris La Défense

Les cinq autres projets retenus sont les suivants :

Universcience, qui regroupe la Cité des Sciences et de l’Industrie et le Palais de la découverte à Paris. Des tests seront réalisés avec des startups et des cas d’usages 5G seront présentés au public.

– Le vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines. Des expérimentations 5G associées à des événements sportifs seront menés, en partenariat avec Nokia, Qualcomm (US), Airbus et France Télévisions.

– Le port du Havre (Seine-Maritime) Haropa. Des tests 5G seront effectués dans cet environnement portuaire et industriel (Smart Port City), en lien avec Le Havre Seine Métropole, Siemens (DE), EDF et Nokia.

– Le campus Nokia de Paris-Saclay, à Nozay (Essonne). La filiale française veut tester et valider les solutions 5G de l’équipementier.

– L’Établissement public local Paris La Défense (Hauts-de-Seine), enfin, veut expérimenter les usages de la 5G dans le quartier d’affaires, en partenariat avec l’agence R&D Efficacity, détenue à 51% par des acteurs privés et à 49% par l’État .

« L’Établissement [Paris La Défense] souhaite tester la faisabilité d’un nouveau modèle qui ne reposerait pas sur le déploiement d’antennes par des opérateurs téléphoniques, mais par un opérateur neutre qui commercialiserait des accès clés en main à ces derniers » a déclaré sa directrice générale, Marie-Célie Guillaume, dans un communiqué.

En France, la procédure d’attribution de fréquences 5G aux opérateurs télécoms a officiellement débuté le 15 juillet dernier. Des enchères doivent suivre, dans les semaines à venir, pour l’obtention de fréquences dans la bande des 3,4 à 3,8 Ghz. Quant aux premiers déploiements commerciaux de la 5G dans le pays, ils sont attendus pour 2020.

(crédit photo : robpegoraro on Visualhunt / CC BY-NC-SA)