Pour gérer vos consentements :
Categories: 5G

5G : faut-il dédommager les opérateurs privés de Huawei ?

L’État doit-il compenser financièrement les opérateurs auxquels il interdirait d’utiliser certains équipements ?

Arthur Dreyfuss, président de la Fédération française des télécoms (et DG d’Altice Médias France), en appelle de ses vœux dans le contexte de la loi dite « anti-Huawei ».

Le texte confie à l’Anssi le soin de se prononcer, au cas par cas, quant aux équipementiers sur lesquels les opérateurs comptent s’appuyer pour déployer la 5G. Les premières décisions sont attendues pour début février.

« Cette loi […] a plongé les opérateurs dans un nuage d’incertitude », affirme Arthur Dreyfuss aux Échos. « Dans ces conditions, il est impossible […] d’établir des plans d’affaires pérennes », ajoute-t-il.

Son constat : si un opérateur a recours à un équipementier pour la 3G et la 4G, mais qu’il ne peut le solliciter pour la 5G, il lui faudra démonter « une partie substantielle » de ses réseaux.

« À l’échelle de l’Europe et de ses 90 opérateurs, il en coûtera plusieurs dizaines de milliards d’euros », assure-t-il. Et de regretter que l’UE n’ait pas esquissé de piste de compensation dans sa « boîte à outils » tout juste approuvée pour favoriser la sécurité des réseaux 5G*.

Un fonds européen ?

Aux États-Unis, des mesures compensatoires sont à l’étude. Elles ne visent pas tant les « quatre grands » (AT&T, Verizon, Sprint, T-Mobile) que les opérateurs ruraux, qui se sont tournés vers les équipementiers chinois essentiellement pour des raisons économiques.

En mai 2019, le Sénat a proposé un « programme de remboursement » doté d’une enveloppe de 700 millions de dollars.
En septembre, la Chambre des représentants est allée plus loin, suggérant de mettre 1 milliard sur la table.
Les sénateurs ont revu leur copie depuis lors, avec plusieurs objectifs complémentaires. Entre autres, financer la R&D des concurrents de Huawei et appuyer leur implantation dans les pays en développement.

D’après Arthur Dreyfuss, il « serait la moindre des choses » que la France et l’Europe se saisissent de ce sujet d’indemnisation. Appelant à clarifier la situation avant les enchères sur les fréquences 5G (prévues en avril), il suggère que le dispositif prenne la forme d’un fonds européen de transition numérique.

* Cette boîte à outils regroupe une trentaine de mesures techniques et stratégiques à destination des États membres. Parmi elles, appliquer les mesures nécessaires – dont d’éventuelles exclusions – aux fournisseurs considérés comme « à haut risque ».

Photo d’illustration © Janitors via Visualhunt.com

Recent Posts

Infrastructures LAN : une photo du marché avant la fusion HPE-Juniper

Douze fournisseurs sont classés dans le dernier Magic Quadrant des infrastructures LAN.

18 heures ago

Sauvegarde et restauration : Commvault muscle son offre cloud avec Appranix

Commvault s'offre Appranix, éditeur d'une plateforme cloud de protection et de restauration des applications.

23 heures ago

GenAI : face à NVIDIA, Intel se tourne vers l’open source

Intel se greffe au projet OPEA OPEA (Open Enterprise Platform for AI) et y pousse…

23 heures ago

USF : 7ème mandat consécutif pour Gianmaria Perancin

Le Conseil d’Administration de l’Association des Utilisateurs SAP Francophones ( USF) a réélu Gianmaria Perancin…

2 jours ago

Comment Amadeus hybride l’IA générative pour améliorer l’expérience du voyage

Le secteur du transport aérien utilise des algorithmes depuis des années. Mais cette chasse gardée…

2 jours ago

Un mode batch sur l’API OpenAI : ce qu’il faut savoir

Une option de traitement par lots est arrivée sur l'API OpenAI. Voici quelques clés de…

2 jours ago