5G : l’Allemagne et la Belgique adoubent Huawei

Pour Huawei, la crainte d’un bannissement de l’UE pour la construction des réseaux 5G s’éloigne. L’Allemagne et la Belgique refusent son exclusion des appels d’offre.

Dans le  collimateur des Etats-Unis et de l’ Australie qui refusent sa technologie pour équiper leur réseau 5G , Huawei vient de trouver du réconfort en Europe.

Sous la pression du gouvernement Trump, l’Allemagne avait néanmoins refusé d’exclure le groupe chinois de l’appel d’offres pour le construction du réseau 5G .

Le régulateur des télécoms – Bundesnetzagentur –  a confirmé sa position au Financial Times ce dimanche : « Il n’y a pas de fournisseur d’équipement, ce qui inclut Huawei, qui devrait ou pourrait être spécifiquement exclu », selon Jochen Homann, son président. « Huawei détient un nombre important de brevets dans ce secteur. Si Huawei était exclu du marché, cela pourrait retarder le lancement du réseau » explique-t-il en précisant qu’aucun indice  concert n’avait pu être pointé contre l’équipementier.

La Belgique n’a rien trouvé contre Huawei

De son côté, la Belgique vient d’expliquer qu’elle n’avait pas trouvé de preuve indiquant que les équipements Huawei sont utilisés à des fins d’espionnage par la Chine.

C’est en tout cas l’avis donné par le centre belge pour la cybersécurité (CCB) après plusieurs mois d’enquête.

Pour le moment, le gouvernement ne s’est pas encore prononcé sur ces positions vis à vis de Huawei.

La France, quant à elle, reste dubitative sur les capacités d’espionnage des matériels prévus pour délivrer la 5G et l’ANSSI garde l’oeil sur le chinois en attendant de prendre une décision définitive.

Samsung en frontal sur la 5G

Cette mise au ban de Huawei profite à Samsung. 

Reuters a révélé que le fabricant sud-coréen a été choisi par Orange pour les phases d’expérimentation de la 5G, et ça ne concerne pas que la France puisque l’opérateur historique est présent sur 27 marchés.

Plus globalement, Samsung a décidé de rattraper son retard sur Huawei, mais aussi Nokia et Ericsson en matière d’équipements et d’infrastructures.

« Samsung est en train de faire un gros effort en Europe en ce moment » témoigne une source anonyme à Reuters, alors que selon le cabinet Dell’Oro Group, le sud-coréen ne représente que 3% du marché mondial des infrastructures de télécommunications, contre 28% pour Huawei.

Au total, le géant coréen prévoit d’investir 22 milliards de dollars sur trois ans, et notamment dans la 5G et des discussions sont en cours pour se positionner sur l’immense marché que représente l’Inde, tandis que des contrats ont déjà été passés avec AT & T, Verizon et Sprint aux Etats-Unis.