5G : l’Union Européenne n’imposera pas d’interdiction contre Huawei

Les membres de l’UE devront renforcer le partage d’informations relatives aux risques de cybersécurité des réseaux 5G. Mais Bruxelles ne préconisera pas un boycott total de Huawei.

La Commission Européenne n’appellera pas à une interdiction globale des équipements télécom 5G de Huawei, laissant aux pays de l’UE le soin de décider au cas par cas.

Selon les informations de Reuters, c’est l’annonce qui devrait être faite dès mardi par la voix d’Andrus Ansip, vice-président de la Commission chargé du Marché numérique. 

Cette prise de position neutre des instances européennes s’accompagnera d’une recommandation envers les pays membres d’intensifier le partage de données afin d’améliorer l’évaluation des risques liés de cybersécurité au déploiement d’un réseau 5G.

Huawei ou pas : la directive NIS comme référence 

Pour ce faire, les pays de l’UE pourront s’appuyer sur la loi sur la cybersécurité ainsi que la directive européenne sur la sécurité des réseaux et des systèmes d’information (directive NIS) entrée en vigueur en 2016.

Les États-Unis ont fait pression sur l’Europe et d’autres pays alliés à travers le monde pour pousser à un boycott de Huawei en vue du déploiement des réseaux 5G, arguant de la proximité entre l’entreprise et le gouvernement chinois et des risques d’espionnage.

Huawei nie ces accusations et a décidé d’engager des poursuites contre le gouvernement américain.

Orange travaille avec Samsung

Cette mise au ban de Huawei profite à Samsung. 

Reuters a révélé que le fabricant sud-coréen a été choisi par Orange pour les phases d’expérimentation de la 5G, et ça ne concerne pas que la France puisque l’opérateur historique est présent sur 27 macrhés.

Plus globalement, Samsung a décidé de rattraper son retard sur Huawei, mais aussi Nokia et Ericsson en matière d’équipements et d’infrastructures.

« Samsung est en train de faire un gros effort en Europe en ce moment » témoigne une source anonyme à Reuters, alors que selon le cabinet Dell’Oro Group, le sud-coréen ne représente que 3% du marché mondial des infrastructures de télécommunications, contre 28% pour Huawei.

Au total, le géant coréen prévoit d’investir 22 milliards de dollars sur trois ans, et notamment dans la 5G et des discussions sont en cours pour se positionner sur l’immense marché que représente l’Inde, tandis que des contrats ont déjà été passés avec AT & T, Verizon et Sprint aux Etats-Unis.