5G: Orange s’implique en France autour de deux expérimentations

Marie-Noëlle Jégo-Laveissière, directrice Executive Innovation, Marketing et Technologies chez Orange

Orange France dévoile un calendrier d’expérimentation et de déploiement 5G avec des pilotes menés dans des villes (Lille et Douai).

Ce 7 février, Orange a fait connaître à la presse et à son « écosystème » les étapes à venir pour expérimenter puis déployer sa future infrastructure radio mobile 5G avec quatre partenaires industriels clés : Nokia, Ericsson, Cisco et Kathrein.

Trois axes de développement ont été fixés : « très haut débit mobile amélioré », accès fixes très haut débit en prolongement de la fibre optique et nouvelles applications « pour accompagner la transformation numérique des entreprises ».

Le déploiement initial en vue d’une commercialisation des premières offres est fixé à 2020. Avec une disponibilité progressive des terminaux (les actuels sont encore des prototypes surdimensionnés). Les expérimentations débutent dès cette année.

« Dix fois plus rapide et multi-services »

« La 5G sera dix fois plus rapide que la 4G », souligne Marie-Noëlle Jégo-Laveissière, Directrice exécutive Innovation, Marketing et Technologies d’Orange.

« Alors que la 4G est orientée ‘smartphones’, la 5G sera multi-services: connectivité des smartphones « augmentés » , réalité virtuelle, objets connectés, voitures autonomes et, globalement, la ville intelligente de demain . »

Orange participe au programme de partenariat public-privé (PPP 5G) aux côtés de l’Agence Nationale de la Recherche.

Les fréquences visées à ce jour par la 5G sont les fréquences basses à 700 MHz pour une couverture à l’intérieur des bâtiments ; la bande de 3,4 à 3,8 MHz permettra d’augmenter les capacités de débit et la bande de 26 GHz supportera les « débits fixes », ceux en prolongement de la fibre optique en desserte de boucle locale (sur le dernier kilomètre).

Orange déclare également adopter une démarche de co-construction de l’infrastructure avec les milieux de la recherche, les universités, le monde du transport et l’industrie de la santé et le secteur du divertissement.

Technologie MIMO

Emmanuel Lugagne-Delpon, Vice-Président Orange Labs Networks, a expliqué que la nouvelle infrastructure va reposer sur la technologie massive MIMO (agrégation de porteuses), utilisant un grand nombre de petits émetteurs très polyvalents, plus économes, qui s’adaptent à la densité des smartphones par cellules.

Selon Ericsson, inclu dans la liste des fournisseurs télécoms pour les expérimentations d’Orange, le débit annoncé est de 15 Gbit/s.

Les antennes de nouvelle génération, plus compactes, seront installées sur l’infrastructure 3G/ 4G existante.

De son côté, Nokia déclare mobiliser un millier d’ingénieurs sur les 4000 m2 du site de Saclay (ex-complexe d’Alcatel-Lucent)

Des applications nouvelles

Arnaud Vamparys, Directeur projet 5G chez Orange, confirme que le débit devrait être 10 fois supérieur à celui de la 4G, ce qui permettra de supporter des « solutions de réalité augmentée, par exemple pour des opérations de maintenance, avec utilisation de lunettes 3D.

La couverture sera nettement améliorée sur les sites d’entreprises avec une qualité de service adaptée aux process métier ».

Et pour le grand public, « c’est la consommation de données qui ne cesse pas d’augmenter, notamment avec la vidéo pour 75% des usages ou pour la TV HD en mobilité, le partage de vidéo, les jeux en ligne, la traduction instantanée, etc. ».

Avec Samsung et Cisco

Autre partenaire de taille, le groupe Samsung. Daniel Borras, Directeur de Samsung Business Europe, a mentionné le déploiement d’une « infrastructure d’accès radio (CBE) avec des équipements très compacts » dans la bande 26 GHz.

Cisco, également partenaire d’Orange, va notamment contribuer à la convergence des réseaux fixes et mobiles, à partir de plateformes de virtualisation 4G/5G, comme c’est le cas aux Etats-Unis sur un site pilote.

Orange met également l’accent sur la qualité de service pour des déploiements orientés vers les objets connectés industriels : gestion de files d’attente, surveillance incendie sur sites, avec alertes et envoi automatique de drones d’observation, etc.

Trois expérimentations 5G, dont deux en France

Orange annonce trois expérimentations en cours de démarrage ou imminentes:

. Véhicules autonomes et connectés : l’UTAC Ceram, à Linas-Montlhéry (circuit automobile) va travailler, à partir de l’automne 2018, avec Orange sur l’homologation des développements.

Orange va également expérimenter une infrastructure 5G pour véhicules autonomes.

Franck Bouetard, P-DG d’Ericsson France, a confirmé son engagement, mentionnant également le groupe PSA (Peugeot-Citroën). Les premières applications en réel sont prévues pour 2022.

. Lille et Douai : premières villes où sera testée la 5G et sa capacité à être 10 fois plus rapide que la 4G.

A partir de la mi-2018, pour les résidentiels et les entreprises y seront expérimentés de nouveaux usages (dont la « réalité augmentée », gestion de chantier et, pour les entreprises,

. Tests en Roumanie : avec Huawei va être lancée une expérimentation pour valider la possibilité de supporter jusqu’à 4 fois plus de communications sur une même fréquence.

Seront également validées des boucles locales radio, pour des besoins résidentiels et entreprises, à la place de la fibre.

De son côté, l’ARCEP (organe de régulation des télécoms) vient d’ouvrir un guichet « pilotes 5G » destiné à « l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur 5G » qui souhaitent s’approprier les cas d’usages et les enjeux du très haut débit mobile.

(Crédit photo : APM : Marie-Noëlle Jégo-Laveissière, directrice Executive Innovation, Marketing et Technologies chez Orange)