79 % des Français sont favorables au cyber-vote

Quel apport Internet a-t-il dans la démocratie ? La France est-elle en avance en matière d’e-démocratie ? Sommes-nous prêts à signer une pétition sur le web, participer à un débat politique?

Les Français sont-ils favorables au vote via Internet ? Le Forum Mondial iDémocratie, qui se tient actuellement à Issy-les-Moulineaux, a commandité sur ce thème une étude (*).

* Un bon moyen de communication et d’information A quelques mois du référendum sur le projet de constitution européenne, 34% des 35-49 ans plébiscitent Internet pour se tenir informés, alors que 33% des plus de 50 ans privilégient la presse écrite et la majorité des jeunes, la télévision. Internet est considéré comme bénéfique pour certaines pratiques démocratiques et apparaît comme: -un outil d’expression: 92% pensent qu’Internet va permettre aux citoyens de s’exprimer davantage; -un outil d’information: 89% jugent qu’Internet est un moyen de s’informer sur les programmes et les personnalités des candidats; -un outil de sensibilisation des jeunes à la politique (76%); les jeunes de moins de 25 ans se déclarent les plus favorables (79%); -un outil d’échange avec les élus: 74% souhaitent mieux se faire entendre par les élus via le web; -un outil d’amélioration du fonctionnement démocratique (71%): en renforçant la transparence de la vie politique (56%), en réconciliant les citoyens avec leurs élus (49%); -un outil de lutte contre l’abstentionnisme: 70% pensent qu’Internet va accroître la participation des citoyens aux scrutins. * 8 internautes sur 10 plébiscitent le vote en ligne 79% des sondés sont favorables au vote en ligne, soit une augmentation de 6 points depuis septembre 2000. L’adhésion à ce mode de scrutin se manifeste également dans les intentions de vote sur le Web : 82% des sondés déclarent qu’ils utiliseraient Internet pour voter s’ils en avaient la possibilité, dont 61% de manière certaine. Ce sont en effet les votants occasionnels (72%) et les abstentionnistes (66%) qui seraient les plus intéressés. De même, le vote en ligne pourrait rehausser le taux de participation aux élections (pour 52% des sondés) puisque les votants occasionnels (71%) et les abstentionnistes (63%) déclarent qu’ils voteraient plus souvent. Enfin, plus de 8 personnes interrogées sur 10 manifestent une opinion favorable au budget participatif, c’est-à-dire la possibilité pour les Conseils de quartier d’influencer le Conseil Municipal sur l’affectation d’une partie des budgets d’investissement de leur commune dans leur quartier. * Une participation à l' »e-démocratie  » assez diverse… Si 86% des sondés considèrent la France comme en retard en matière d' »e-démocratie », ils ne sont pas pour autant prêts à participer à l’ensemble de ces pratiques. Les pratiques « d’e-démocratie » capables de mobiliser les internautes français sont: -la signature de pétition (53%) et son envoi à des amis (43%), -l’envoi d’un message de protestation à une personnalité politique (51%, soit 4 points de plus qu’en 2000). En revanche, les pratiques d' »e-démocratie  » plus mobilisatrices rencontrent un moindre succès : -l’envoi d’un message de soutien à une personnalité politique (32%), -la participation à une manifestation sur Internet (28%), -la participation à un chat avec une personnalité politique (22%), -la participation à un forum politique (22%). A chaque âge ses usages: les jeunes de moins de 25 ans sont disposés à s’informer et à débattre de politique via les forums mais se montrent moins enclins à dialoguer avec une personnalité politique sur un ‘chat’. Cette dernière pratique rencontre plus de succès auprès des 25-34 ans. L’envoi de messages de protestation ou de soutien à une personnalité politique intéresse plutôt les personnes de plus de 50 ans. * Certains freins liés au piratage persistent Même s’ils considèrent Internet comme un outil d’amélioration de la vie démocratique, les internautes ne voient pas dans le Web la potion magique susceptible de soigner tous les maux de la vie politique. Une très large majorité des internautes considèrent, parmi les risques listés dans ce sondage, que le vote par Internet pourrait être : -à l’origine de fraudes électorales (78% le pensent), -un moyen d’exclusion d’une partie des citoyens non internautes (75%), -une façon de banaliser l’acte de voter (41%). Pour une très large majorité, Internet pourrait être utilisé comme : -un instrument de propagande par les élus (87% au lieu de 89% en 2000), -un moyen de ficher les opinions des citoyens (74% au lieu de 85% en 2000), -un outil de manipulation par des mouvements politiques extrémistes (72%). Même si cette conscience des risques d’Internet pour la démocratie s’effrite légèrement depuis 2000, des efforts restent à faire en matière d’e-démocratie. Le vote par Internet deviendra un des principaux leviers permettant, à terme, la propagation de l' »e-démocratie » en France. _______ (*) Méthodologie de l’étude : Etude réalisée en ligne par OpinionWay pour le Forum Mondial iDémocratie du 2 au 9 septembre 2004 auprès d’un échantillon de 879 internautes âgés de 18 ans et plus et représentatif de la population internaute française. L’échantillon a été interrogé en ligne grâce à l’outil CAWI (Computer Assisted Web Interview) développé par OpinionWay. Les personnes interrogées sont invitées par e-mailing à se connecter sur le questionnaire accessible via un lien figurant dans le message de l’e-mail. Les réponses recueillies en ligne sont ensuite traitées et analysées dans la base de données ainsi constituée. * e-démocratie : Utilisation des TIC et d’Internet dans la démocratie