BT : le sort de l'opérateur EE sera scellé avant Noël
Le dénouement sur l'avenir prochain d'EE devrait tomber avant la fin de l'année. « BT a son propre calendrier. Vous devriez en savoir plus quelques jours, avant Noël », a répondu Stéphane Richard, le PDG d'Orange, à des journalistes en marge de la conférence Sommet de l'économie organisée hier à Paris, selon des propos rapportés par Reuters.
EE, l'opérateur mobile numéro un du marché britannique et détenu à parts égales par Orange et Deutsche Telekom, a confirmé la semaine dernière avoir des discussions avec BT autour de son éventuelle vente. Le numéro un du fixe au Royaume-Uni souhaite en effet se développer sur le secteur mobile. Un développement qu'une acquisition accélèrerait grandement. EE est, dans ce cadre, en concurrence avec O2, la filiale locale de l'opérateur espagnol Telefónica.
Orange en Espagne
Précédemment, Stéphane Richard avait indiqué que la situation capitalistique de EE, à savoir 50% des parts pour chacun des actionnaires, n'était pas tenable à long terme. Une introduction en bourse, une fusion séparée ou acquisition constituaient autant de portes de sortie possibles. Mais le dirigeant n'envisageait pas cette évolution de si tôt. L'ambition de BT de revenir sur le mobile constitue donc une opportunité presque inattendue pour EE. Et pour Orange qui souhaite se concentrer sur les marchés où l'entreprise peut mettre en oeuvre ou accentuer la stratégie de convergence des réseaux fixe et mobile.
C'est notamment le cas en Espagne où, présent dans le mobile, Orange entend racheter Jazztel. Société enregistrée au Royaume-Uni mais qui opère sur le territoire ibérique, et MVNO (opérateur mobile de réseau virtuel) sur le réseau mobile de l'opérateur historique français, Jazztel détient une infrastructure ADSL et fibre optique, avec service de télévision. Mais l'offre à 3 milliards d'euros se heurte aux interrogations de la Commission européenne qui a ouvert une enquête approfondie pour déterminer si le projet d'acquisition est conforme au règlement de Bruxelles sur les concentrations.
Diminution importante de la pression concurrentielle
L'opération réduirait en effet de quatre à trois le nombre d'opérateurs fixe du pays. « L'entité issue de la concentration ne se retrouverait certes pas dans une position dominante, mais la Commission craint que l'opération envisagée n'entraîne une diminution importante de la pression concurrentielle pour les services d'accès à l'internet fixe et les offres «multiple play» fixes et mobiles, justifie la commission de la Concurrence. La disparition de Jazztel en tant que force concurrentielle importante pourrait entraîner des hausses de prix de ces services pour les clients en Espagne. »
De son côté, Stéphane Richard s'est dit surpris par cette initiative alors que l'Europe avait donné le feu vert à Vodafone pour le rachat du câblo-opérateur Ono au printemps dernier. Le dirigeant a souligné qu'en cas d'échec du rachat de Jazztel, le marché espagnol risquerait d'être dominé par le duopole Telefónica-Vodafone. Il s'est déclaré confiant dans l'issue de l'enquête de la Commission qui dispose de 90 jours pour rendre ses conclusions.
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