Bolloré aurait eu des vues sur Free
Free a-t-il été sur le point de changer de main ? En toute discrétion ? C'est ce que croît savoir le site spécialisé Electron Libre qui affirme que le groupe Bolloré aurait fait une offre à Free il y a quelques semaines. Celle-ci proposait 90 euros par action, soit une valorisation totale de 4,87 milliards d'euros.
Cette offre plutôt conséquente aurait vite été enterrée. En effet, Free est encore contrôlé par son fondateur, Xavier Niel, qui possède 66% de l'opérateur. L'homme aurait jugé la proposition insuffisante au vu du succès et des perspectives de son entreprise : Free va redevenir grâce à Alice le deuxième FAI français.
Pour autant, le groupe Bolloré pourrait revenir à la charge. Il faut dire que ce géant de l'industrie traditionnelle créé en 1822 (bois, papiers.) avance de plus en plus ses pions dans les médias et la communication. Bolloré contrôle la chaîne de TV Direct 8, le quotidien gratuit Direct Soir, l'agence Havas, le réseau Aegis et le sondeur CSA. Rien que ça. En rachetant Free, le géant s'imposerait directement comme un géant du secteur.
Et le rachat de Free permettrait de fortes synergies. Bolloré est en effet propriétaire de 20 fréquences régionales WiMax, notamment après le rachat de celles de TDF. Et Free est propriétaire de la seule licence nationale WiMax. La complémentarité est évidente.
D'ailleurs, début juillet, des rumeurs laissent entendre que Free, Bolloré et Google auraient abordé ensemble la question du financement de cette trechnologie. Pour autant, ces rumeurs de rapprochement ont été démenties avec force par les acteurs concernés.« Nous ne sommes en discussions ni avec Google ni avec Intel Capital. Mais nous serons peut être amenés à discuter un jour avec eux car ils sont des partenaires naturels du WiMax », a déclaré un porte-parole de Bolloré.
Rappelons qu'en France, le déploiement du WiMax, remplaçant naturel du Wi-Fi, accuse du retard. Bolloré a annoncé le déploiement de ses premières offres commerciales pour 2009. Free, récent acquéreur d'Alice, pourrait être tenté de prendre le temps de la digestion et repousser ses investissements à un moment plus propice. Un rapprochement entre les deux groupes aurait certainement accéléré la cadence !
Par ailleurs, en s'adossant à Bolloré (qui affiche un chfifre d'affaires de 6,3 milliards d'euros), Free pourrait obtenir les moyens de ses ambitions. Le FAI a en effet un programme chargé : 800 millions d'euros pour Alice (financé avec un emprunt d'un milliard), 1 milliard d'euros pour le déploiement de la fibre optique (qui intéresse aussi Bolloré) et plusieurs centaines de millions pour une éventuelle licence mobile 3G.
Reste que Xavier Niel (ainsi que Mickael Boukobza qui a quitté le groupe) a toujours affirmé sa volonté de conserver Free indépendant. Mais Bolloré pourrait revenir avec une offre encore plus généreuse, Niel pourra-t-il alors résister à une très juteuse plus value ?
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