Facebook : Sheryl Sandberg veut rassurer les annonceurs
Nouvel épisode dans l'affaire Cambridge Analytica. Après le fondateur et directeur général (CEO) de Facebook, Mark Zuckerberg, Sheryl Sandberg s'est elle aussi livrée à une opération de communication. Elle s'est exprimée, jeudi 5 avril, auprès de médias anglophones reçus au siège de l'entreprise, à Menlo Park (Californie).
La directrice des opérations (COO) a reconnu des erreurs après l'exploitation de données de 87 millions d'utilisateurs du réseau social par Cambridge Analytica. Et non 50 millions comme évoqué depuis les révélations du New York Times et du Guardian, mi-mars.
La direction de Facebook a attendu cinq jours avant de faire une déclaration publique, malgré le recul de l'action et les interrogations des politiques. Un mauvais choix, selon la dirigeante. « Nous avons fait des erreurs et j'assure ma part de responsabilité », a déclaré Sheryl Sandberg dans un entretien au Financial Times. « Il y a des éléments opérationnels que nous devons changer dans cette entreprise et nous les changeons ».
Sheryl Sandberg a rappelé que Facebook a lancé sa propre enquête et un audit pour déterminer si les données aspirées ont été utilisées par d'autres entreprises et applications. Il s'agit de savoir avec précision quelles informations sont détenues ou l'ont été par Cambridge Analytica. La firme britannique fournit des prestations de traitement et analyse data. Ses services ont notamment été utilisés lors de la campagne présidentielle de Donald Trump.
Pressé d'agir, le réseau social a annoncé ces derniers jours de nouvelles mesures, parmi lesquelles : la restriction de l'accès des développeurs d'applications tierces aux données et une mise à jour des conditions d'utilisation pour les rendre « plus claires ».
L'entreprise américaine a également choisi de limiter la possibilité pour les annonceurs de s'appuyer, à des fins de ciblage publicitaire, aux données fournies par des courtiers.
Une pause de « quelques » annonceurs
Dans ce contexte, « quelques annonceurs ont décidé de faire une pause dans la relation avec nous », a reconnu Sheryl Sandberg dans les colonnes de Bloomberg. « Ils veulent s'assurer qu'ils peuvent utiliser les données et les utiliser en toute sécurité », a-t-elle précisé.
Facebook, dont l'essentiel des revenus émanent de la publicité, a engagé une « conversation sereine avec les annonceurs, tout comme nous le faisons avec les gens » sur ce dossier. Sheryl Sandberg a aussi réaffirmé que l'entreprise va investir davantage dans la sécurité.
Enfin, le réseau social dit renforcer ses contrôles pour se conformer au nouveau cadre réglementaire de protection des données en Europe (Règlement général sur la protection des données ou RGPD).
« L'Europe est en avance sur ce sujet », a indiqué au Financial Times Sheryl Sandberg.
Mark Zuckerberg, lui, répondra aux questions du Congrès américain sur l'affaire Cambridge Analytica les 10 et 11 avril prochains.
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(crédit photo : Fortune Live Media on Visual hunt / CC BY-NC-ND)
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