La fuite des cerveaux de Skype s'accélère à l'heure de l'intégration chez Microsoft
La finalisation du rachat de Skype par Microsoft avance à grand pas. Vendredi, la Federal Trade Commission, en charge des affaires anti-trust, a donné son feu vert pour ce rapprochement à 8,5 milliards de dollars. Mais, en interne, cela bouge beaucoup aussi, souligne ITespresso.fr. Des hauts responsables du service de téléphonie sur Internet ont été licenciés, selon l'agence Bloomberg. Il s'agit de quatre vice-présidents : David Gurle, Christopher Dean, Russ Shaw et Don Albert.
Dans le lot des managers qui ne passeront pas le cap de l'intégration de Skype dans Microsoft, on trouve Doug Bewsher en charge du marketing et Anne Gillespie, qui s'occupait des ressources humaines. Ramu Sunkara et Allyson Campa, les dirigeants de Qik (solution de vidéoconférence) racheté en début d'année, ont également rendu leur tablier.« Dans le cadre d'une récente évolution interne, Skype a procédé à des changements dans le management », se contente de déclarer Brian O'Shaughnessy, porte-parole de Skype. C'est le moins que l'on puisse dire.
Si on ne sait toujours pas ce que Microsoft va précisément faire de Skype, on sait désormais comment il va intégrer son investissement dans ses mûrs. Redmond va créer une division spéciale Skype dans son organigramme et placera à sa tête Tony Bates, l'actuel P-dg du populaire service de téléphonie sur Internet (145 millions d'utilisateurs en moyenne par mois). Néanmoins, quelques éléments stratégiques sont dévoilés. La firme de Steve Ballmer compte intégrer Skype dans ses produits, tels que la console Xbox 360, la plate-forme Windows Mobile ou encore le logiciel de messagerie Outlook.
Pour Fabrice Emonnet, directeur commercial France et Maghreb de LifeSize (filiale entreprise de Logitech et partenaire de Microsoft notamment pour les solutions de communication unifiée), l'intégration de Skype dans son offre va permettre de faire le lien entre les grandes entreprises, notamment équipé de Communicator/Lync, et le grand public. « Microsoft très présent dans le monde de l'entreprise et le grand public, faire communiquer les deux c'est pas simple. Skype laisse présager la solution idéale pour cela », déclarait-il à Silicon.fr peu de temps après l'annonce du rachat.
Il faudra néanmoins apporter quelques ajustements à Skype comme la possibilité pour les DSI de contrôler les communications. « Skype jette les bases de la communication unifiée, mais le DSI n'a pas de maîtrise de la solution dont les serveurs sont à l'extérieur. Les entreprises préfèrent tout couper par manque de maîtrise. La stratégie de Skype de se rapprocher des entreprises était lourde et longue. Microsoft maîtrise bien cette approche à travers des offres viables et sécurisées », analyse le dirigeant avant de conclure que « Microsoft a l'expérience pour monétiser les services de Skype dont la technologie est reconnue. ». Une intégration et monétisation qui devra se faire sans les principaux cadres dirigeants du service de voix sur IP.
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