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Les jeunes Français ont le blues sur leurs compétences technologiques

Les jeunes Français se déclarent moins bien préparés que d'autres pour affronter la révolution numérique, selon un rapport publié par Infosys, en amont du Forum économique mondial 2016.

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Les jeunes Français ont le blues sur leurs compétences technologiques

Les jeunes Français semblent moins confiants dans leurs compétences technologiques, plus frileux face risque et pessimistes quant à leurs perspectives d'emploi que d'autres jeunes dans le monde, d'après une étude rendue publique par la SSII indienne Infosys, en amont de la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos. Commandée à l'agence britannique Future Foundation, cette enquête (« Amplifying Human Potential: Education and Skills for the Fourth Industrial Revolution ») a été réalisée en ligne en novembre 2015 auprès de 1000 jeunes de 16 à 25 ans dans chacun des 9 pays étudiés : Australie, Brésil, Chine, France, Allemagne, Inde, Afrique du Sud, Royaume-Uni, États-Unis.

Le rôle clé des compétences technologiques

Globalement, la majorité des répondants (60 % en France, 71 % en Chine) reconnaît le rôle clé des compétences technologiques dans le développement de carrières. Toutefois, seuls 25 % des jeunes Français interrogés estiment disposer des compétences nécessaires pour mener une carrière avec succès, alors que ce taux atteint 60 % en Inde.

Par ailleurs, en matière de débouchés professionnels perçus par la jeunesse, la France n'est que 8e sur 9 pays étudiés (seuls 9,75 % des Français interrogées se déclarent « très optimistes », alors qu'ils sont 25 % à le penser aux États-Unis et 37 % en Afrique du Sud). Seule la jeunesse australienne est plus pessimiste sur ce critère que la jeunesse française. Mais les jeunes Français sont les plus nombreux (76 %) à penser que leurs perspectives d'emploi sont pires que celles dont a bénéficié la génération de leurs parents.

Les filles moins bien préparées que les garçons

Dans les 9 pays étudiés, les garçons sont plus nombreux que les filles à déclarer disposer des compétences technologiques - moyennes à avancées - pour progresser dans le monde professionnel (jusqu'à 81 % de garçons et 70 % de filles en Inde). Et le fossé se creuse encore entre les genres dans les pays développés (49 % de garçons, 24 % de filles en France), mais de manière moins marquée aux États-Unis (51 %, 42 %). Tous genres confondus, les jeunes les plus fortement qualifiés et intéressés par les technologies - nommés « tech gurus » dans l'étude - sont plus nombreux dans les marchés émergents (45 % en Inde, selon l'étude, 35 % au Brésil et 27 % en Chine).

Dans les économies développées, seul 1 jeune sur 5 (et pas plus de 1 jeune sur 8 en France) peut être classé parmi ces profils. « Si vous proposez la programmation informatique à une jeune fille en seconde au lycée, elle sera beaucoup moins susceptible de s'y intéresser, même si elle a le potentiel d'exceller dans ce domaine. C'est la raison pour laquelle nous devons enseigner l'informatique beaucoup plus tôt », a commenté Vendana Sikka, présidente de la Fondation Infosys aux États-Unis. Et promouvoir les sciences, les technologies, l'ingénierie et les mathématiques (STEM, en anglais) auprès d'un public diversifié.

Les « soft skills », en plus des compétences techniques

En plus des compétences techniques, l'étude met également l'accent sur les compétences personnelles ou « soft skills » - capacités relationnelles, sens du leadership - et sur la formation tout au long de la vie. La confiance, l'intérêt et les capacités des jeunes de pays émergents sont dans ce domaine également plus élevés que dans les pays développés. Ils sont donc, selon les auteurs de l'étude, mieux préparés que d'autres pour affronter la révolution à venir (intelligence artificielle, robotique, impression 3D, biotechnologie.).

Dans les économies développées, en France notamment, « l'écart est trop large » entre les attentes des jeunes qui entrent sur le marché du travail et la formation initiale qu'ils ont reçu. Et cet écart est encore plus important pour les « soft skills ». Ces compétences pourraient pourtant faire la différence dans une ère d'automatisation accélérée. Selon les auteurs de l'étude, les gouvernements (réforme des systèmes éducatifs) et les entreprises (apprentissage, formation) doivent contribuer à rétablir l'équilibre pour se doter d'une main-d'oeuvre capable de relever les défis à venir et soutenir la compétitivité. En France, François Hollande chiffre à « plus de deux milliards d'euros » son plan pour l'emploi censé relancer un marché atone.

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crédit photo de une © Artens

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