Orange Cyberdefense installe son siège à. La Défense
En service depuis le 4 septembre dernier, Orange Cyberdefense (OCD) inaugurait ce jeudi matin son nouveau siège à la Défense en plein mois de la sensibilisation à la cybersécurité. Le centre y concentre désormais l'ensemble des équipes parisiennes jusqu'alors répartis sur six sites franciliens.
Pas moins de 500 personnes y travaillent aujourd'hui, réparties sur 6?800 m2 à travers 12 étages. Jusqu'à 650 collaborateurs y sont attendus à terme. Et Orange planifie déjà des projets d'extension dans le quartier.
Le choix de l'ouest parisien pour installer le nouveau campus n'est pas neutre. Au-delà de constituer le premier quartier d'affaires de France et « même d'Europe », aux dires de Patrick Devedjian, président du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine et de l'Epad (l'Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense) qui concentre nombre d'antennes ou de siège sociaux de grandes entreprises, la zone bien desservie en transports est susceptible d'attirer les jeunes talents.
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Un millier de recrutements d'ici 2020
« On ne fait plus travailler les jeunes dans des environnements vieux de plus de 10 ans, affirme Stéphane Richard, PDG d'Orange, d'où l'importance de ce site ». Lequel s'organise dans un cadre de travail convivial avec des espaces de rencontres et d'échanges, de zones d'isolement, de relaxation, showroom, etc., des aménagements qu'on retrouve aujourd'hui dans nombre d'entreprises IT modernes.
Car la division consacrée à la lutte contre les cybermenaces entend étoffer ses équipes dans le pays jusqu'à 2000 salariés environ en 2020 contre 1200 aujourd'hui. Et, pour l'heure, le programme de 100 recrutements sur le nouveau site lancé par l'opérateur est en panne. « Seulement 20 ont été recrutés aujourd'hui », reconnaît Stéphane Richard. « Le choix de La Défense devrait faciliter les recrutement », se veut confiant Michel Van Den Berghe, directeur général d'OCD.
Etoffer les équipes permettra de répondre à une forte demande en matière de cybersécurité. « On a besoin d'offres pour répondre à l'ensemble des besoins du spectre, des entreprises du CAC 40 comme des PME qui sont les premières visées et certaines meurent en silence suite à des cyberattaques », déclarent Guillaume Poupard, directeur général de l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information). Mais aussi les particuliers. Il en profite pour annoncer l'ouverture de la plate-forme cyberdefence.gouv.fr le 17 octobre prochain qui visera à aider les utilisateurs résidentiels victimes d'attaque.
Quatre pôles de cyberdéfense
De son côté, OCD prépare Cyberfiltre, une offre dédiée aux PME. « Car les risques sont les mêmes [pour elles que pour les grandes entreprises] et elles sont souvent la porte d'entrée vers les grands groupes via la sous-traitance », rappelle Stéphane Richard. « Notre position d'opérateur permet de détecter très en amont les menaces et de réagir préventivement », précise Michel Van Den Berghe sans toutefois dévoiler le contenu de la future offre.
Mais globalement, la mission d'OCD est multiple?: déterminer le degré de vulnérabilité, détecter les attaques, réagir, et élargir la protection à la sphère mobile. Ce qui se traduit par l'exploitation de quatre services principaux?: le cyber SOC (security operation center) où sont détectés les signaux faibles des attaques (ceux qui passent les filtres des protections traditionnelles) et font remonter 500 alertes par mois en moyennes; le CERT (Computer Emergency Response Team) qui, depuis Paris, Montréal et Singapour, fournit en 24/7 détections et renseignements, aide les clients impactés à distance ou sur site, et dispose de moyen d'action (15 à 20?000 sites web malveillants sont ainsi fermés par an en moins de 24 heures en moyenne); le VOC (vulnerability operation center) qui se charge, à la demande des clients, de lancer des attaques sur le SI de l'entreprise à la manière des hackers pour déceler les failles systèmes (opérations réussies dans 95% des cas sur site); et l'incubateur qui collecte et observe l'évolution des malwares encore inconnus.
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Créé en 2015, OCD compte aujourd'hui 700 clients pour 250 millions d'euros. Un chiffre d'affaires qui devrait progresser à 350 millions en 2020. Au-delà des enjeux économiques que l'intégrité des entreprises et du pays exige, la cyberdéfense se confirme comme un véritable levier de croissance pour Orange.
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