PRISM : Obama prône la transparence
Après avoir défendu PRISM au titre de l'antiterrorisme, Barack Obama a présenté vendredi 9 août des mesures visant à accroître la transparence et le contrôle des programmes de surveillance des agences de renseignement.
« Au regard des abus que les gouvernements ont pu commettre à travers l'Histoire, il est normal de s'interroger sur la surveillance. En particulier depuis que la technologie a remodelé tous les aspects de nos vies », a déclaré le Président des États-Unis en référence aux révélations sur PRISM par Edward Snowden.
« Nous devons trouver le juste équilibre entre garantir notre sécurité et préserver nos libertés. Dans le cadre de ce rééquilibrage, j'appelle à une révision de nos programmes de surveillance », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse organisée à la Maison Blanche.
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Réformer le Patriot et la loi FISA pour oublier PRISM ?
Barack Obama a présenté quatre mesures visant à mieux encadrer les programmes américains de surveillance de communications électroniques et téléphoniques, dont la réforme de la section 215 du Patriot Act relative à la collecte de méta-données.
Le Président des États-Unis a insisté sur le fait que le gouvernement n'a pas intérêt à espionner les citoyens américains « ordinaires », sans préciser toutefois comment la collecte serait limitée.
La seconde mesure concerne la loi américaine FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act), qui encadre les demandes classifiées de données appartenant à des utilisateurs étrangers. Rappelons-le, cette loi interdit aux entreprises américaines de reconnaître l'existence de ces demandes ou de divulguer des détails à ce propos.
Le chef de l'État a indiqué qu'il proposerait, avec l'aide du Congrès, une réforme du très secret tribunal chargé d'examiner les demandes de surveillance d'individus suspects : la FISC (Foreign Intelligence Surveillance Court) née de la loi FISA de 1978.
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Dans ce but, Barack Obama souhaite qu'un défenseur des libertés civiques puisse faire entendre sa voix lors des délibérations de la cour.
La NSA s'intéresserait à 1,6% du trafic Internet mondial
L'exécutif américain a également déclaré vouloir fournir plus de détails sur PRISM, le progamme tant décrié de la NSA (National Security Agency). L'agence a elle-même indiqué s'intéresser à 1,6% du trafic Internet mondial, dont seulement 0,025% « sélectionné pour un examen » et 0,00004% effectivement examiné. Ces données ont été rendues publiques vendredi soir dans un document de 7 pages.
Enfin, la quatrième mesure avancée par Barack Obama consiste à mettre en place un groupe d'experts extérieurs de haut niveau appelés à examiner l'effort de surveillance des États-Unis.
Les organisations de défense des libertés, dont l'Electronic Frontier Foundation (EFF) et l'American Civil Liberties Union (ACLU), qui contestent la constitutionnalité du programme PRISM, saluent « une première étape nécessaire et bienvenue », mais réclament plus de détails et de garanties.
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