Qui est Henna Virkkunen, nouvelle patronne du numérique de l'UE ?
Henna Virkkunen, eurodéputée de centre-droite, reprend le portefeuille de Thierry Breton. Retour sur son CV et sur les missions qui lui sont confiées.
Vers un "EU Cloud and AI Development Act" ? Cette proposition figure dans le rapport Draghi. Elle devrait notamment se traduire par la fourniture d'un "capital calcul" aux PME innovantes. Ursula von der Leyen en a confié la mise en oeuvre à Henna Virkkunen.
L'intéressée, âgée de 52 ans, était eurodéputée depuis 2014. La voilà vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie. Elle reprend de facto le portefeuille précédemment dévolu à Thierry Breton.
Every member of my team will bring in their own experience and perspectives on Europe.
- Ursula von der Leyen (@vonderleyen) September 17, 2024
Together, we will be one team, working towards one common goal.
To make Europe stronger. pic.twitter.com/xIvDNv4C7t
Ministre, puis eurodéputée
Membre du Parti populaire européen (démocrates-chrétiens), Henna Virkkunen a exercé dans le journalisme et la communication. Elle prit ses premières fonctions politiques en 1997, en tant que conseillère municipale et régionale en Finlande. En 1999, elle rejoignit le parti libéral-conservateur Kokoomus. Jusqu'à en devenir vice-présidente (2008-2014), parallèlement à des fonctions de ministre - successivement à l'Éducation, à l'Administration publique et brièvement aux Transports.
Sous la précédente législature, Henna Virkkunen fut membre de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie. Ainsi que de celle des transports et du tourisme. Elle fut aussi de la commission d'enquête sur l'utilisation de Pegasus et d'autres logiciels espions de surveillance. Ainsi que de la délégation pour les relations avec la péninsule Arabique.
Sous cette même législature (2019-2024), Henna Virkkunen fut notamment rapporteur sur le DSA et rapporteur fictif sur le règlement cyberrésilience. Elle contribua aussi, entre autre, aux réflexions sur l'IA, en particulier en matière d'application du droit international et d'utilisation par les consommateurs européens.
Pour son premier mandat d'eurodéputée, Henna Virkkunen avait déjà été membre de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie. Elle fit aussi partie de la délégation pour les relations avec l'Afrique du Sud. Elle travailla, en tant que rapporteur, sur les plates-formes en ligne et le marché unique numérique, comme sur le programme-cadre Horizon Europe. Elle s'impliqua également sur la promotion de la connectivité Internet dans les communautés locales et la libre circulation des données à caractère non personnel dans l'UE.
Les grandes orientations du mandat d'Henna Virkkunen
Outre le développement d'un "EU Cloud and AI Development Act", Henna Virkkunen aura à mettre en oeuvre une autre mesure issue du rapport Draghi : établir, dans la lignée du Chips Act, une feuille de route pour les puces quantiques. Il lui appartiendra aussi de :
- Travailler sur un nouveau Digital Networks Act
- Développer une "politique cloud unifiée" pour les administrations et la commande publique
- Intensifier les investissements sur les technologies dites "de rupture" (exemples donnés : supercalculateurs, semi-conducteurs, IoT, génomique, informatique quantique)
- Accompagner le mouvement vers un cadre juridique pour le partage des données par les entreprises et les administrations
- Contribuer au plan d'action contre le cyberharcèlement
- Aider au renforcement de la cybersécurité, notamment en améliorant le processus d'adoption des schémas de certification européens...*
Sur le volet IA, Henna Virkkunen a pour objectif immédiat de renforcer la mise en action des AI factories. Il lui incombera ensuite d'emmener le développement d'une stratégie d'IA "appliquée" pour stimuler les cas d'usage industriels et améliorer les services publics. Elle devra aussi aider à mettre sur pied un Conseil de la recherche européenne en IA.
* Lire, à ce sujet, notre article sur la position de la France à l'égard du futur schéma EUCS
Photo © Mikko Mäntyniemi
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