SFR ne parvient pas encore à sortir du rouge en 2016
SFR a continué à perdre des clients en 2016. Son parc mobile s'élevait à 14,625 millions d'utilisateurs au 31 décembre dernier. Contre 15,137 millions un an plus tôt. Même tendance sur l'offre fixe?: 6,113 millions de box en services fin 2016 contre 6,353 précédemment, selon les résultats annuels présentés par la filiale d'Altice mercredi 8 mars en fin d'après-midi.
Malgré le recul du parc des utilisateurs, le chiffre d'affaires du groupe est en voie de stabilisation avec une baisse de 0,4% «?seulement?» à 10,99 milliards d'euros contre 11,04 milliards en 2015. Un résultat néanmoins soutenu par les 301 millions d'euros du pôle média, nouveau venu depuis mai dans l'activité de l'opérateur.
Progression de la dette
En revanche, toutes les activités historiques de SFR sont en baisse?: de -3,2% pour le grand public (7,35 milliards ); -4,9% pour l'entreprise (2,01 milliards) ; -0,4% pour les services d'opérateurs (1,32 milliard). Les augmentations du revenu mensuel moyen par abonné (Arpu) mobile (à 23 euros contre 22,2 euros au 4e trimestre 2015) et fixe (36,9 euros contre 34,9) n'ont pas suffi à faire pencher la balance du bon côté. Cela se traduit au final par un résultat net en perte de 138 millions d'euros contre un bénéfice de 682 millions en 2015. Conséquence?: la dette enfle à près de 14,8 milliards contre 14,4 milliards un an auparavant. Soit un ratio dette/Ebitda de 3,8 contre 3,7 fois précédemment.
Néanmoins, le groupe a montré des signes d'amélioration rassurants sur la fin de l'année, qui laissent supposer le retour d'une tendance ascendante. Entre les troisième et quatrième trimestres 2016, SFR a regagné 136?000 clients mobiles. En revanche, il a continué à en perdre sur l'offre fixe, 240?000 sur la période, malgré une hausse de 56?000 clients en très haut débit (pour un total d'un peu plus de 2 millions d'abonnés THD). Un vrai problème alors que l'activité fixe tend à soutenir fortement le développement des opérateurs aujourd'hui. Qui plus est, SFR reste confiné à la troisième place, derrière Orange et Free, sur le podium des offres fixes. Notons également que l'Arpu des activités mobiles et fixes a également baissé de 4 centimes entre ces deux derniers trimestres.
Résultat net positif au 4e trimestre
La tendance est également à l'éclaircie si l'on compare le quatrième trimestre 2016 à son homologue de 2015. Avec un chiffre d'affaires en hausse de 5,4% à 2,9 milliards d'euros, essentiellement portée par les 12,8% de progression des services aux opérateurs (notamment MVNO). Mais, malgré la hausse du nombre de clients mobiles (+ 136 000), le chiffre d'affaires grand public recule de 0,5% (1,9 milliard), tandis que l'activité entreprise se tasse de 3,3% (492 millions). Là encore, l'activité média (131 millions) sauve les meubles. Au final, le 4e trimestre 2016 se traduit par un résultat net positif de 17 millions d'euros, contre une perte de 209 millions un an auparavant.
Hausse des investissements
En 2016, SFR a investi 2,3 milliards d'euros (en hausse de 24,5%) dans les contenus (notamment avec le lancement de 5 chaînes de sport et 2 chaînes d'information), dans le réseau mobile (avec 5?248 nouveaux sites 4G mis en service) et le fixe (avec 1,3 million de nouvelles prises THD commercialisables pour un total de 9,3 millions). L'opérateur vise les 90% de la population couverte en 4G d'ici la fin de l'année, ce qui le placera peu ou prou au même niveau qu'Orange et Bouygues Telecom. SFR cible ensuite 99% de la population servie en 4G en 2018.
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Côté fixe, le groupe se dit en mesure de déployer 2 millions de nouvelles prises FTTH par an, tout en multipliant les partenariats avec les collectivités dans le cadre des réseaux d'initiative publique (RIP) comme ce fut le cas en Isère « l'un des plus importants [départements] de France en matière de volume, remporté par SFR courant 2016 ».
Pour 2017, le groupe reste prudent et vise une stabilisation des revenus tout en poursuivant les investissements, dans le réseau (fibre et 4G) et les contenus (à hauteur de 300 à 400 millions pour l'achat de droits de retransmission d'événements sportifs, les chaînes NBCU/Discovery, des créations originales et des titres supplémentaires de vidéo à la demande), confirmant sa stratégie de convergence des télécoms et média (audiovisuels et presse). SFR poursuivra aussi l'application du plan «?New Deal?» de restructuration, qui doit se traduire par les départs volontaires de quelque 4000 salariés avant juillet 2019. Et l'externalisation probable de quasiment autant de collaborateurs, notamment pour les services clients et réseau. Une année charnière en vue qui confirmera, ou pas, la pertinence de la stratégie de la maison mère Altice en France.
[Mise à jour à 11:44]
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crédit photo : SFR
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