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Les géants de l'IT s'opposent à la dernière mesure de Biden sur le CHIPS Act

L'administration Biden, dans ses derniers jours, impose de nouvelles restrictions sur l'exportation des puces d'intelligence artificielle vers la Chine. Cette extension du CHIPS Act est vivement critiquée par les géants technologiques américains, Nvidia et Oracle en tête.

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Les géants de l'IT s'opposent à la dernière mesure de Biden sur le CHIPS Act
© Mikhail Tolstoy

L'administration Biden vient d'annoncer de nouvelles mesures restrictives concernant l'exportation des puces d'intelligence artificielle développées aux États-Unis. Cette décision, qui s'inscrit dans le prolongement du CHIPS and Science Act de 2022, intervient à une semaine de l'investiture du président élu Donald Trump et vise principalement à limiter l'accès de la Chine aux technologies de pointe américaines.

Cette nouvelle réglementation représente une extension significative du CHIPS Act, la loi historique ayant débloqué 52 milliards $ pour revitaliser l'industrie américaine des semi-conducteurs. Les restrictions s'articulent désormais autour d'un système de classification qui définit trois catégories de pays pour l'exportation des technologies d'IA avancées.

Les pays alliés traditionnels des États-Unis, notamment l'Australie, le Japon, la Corée du Sud et Taiwan, conservent un accès privilégié aux technologies américaines. En revanche, la Chine et la Russie font face à des restrictions renforcées, particulièrement concernant les modèles d'IA "fermés" les plus sophistiqués. Le reste du monde sera soumis à un système de quotas pour l'accès à la puissance de calcul.

Opposition des géants de l'IT

La secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, défend ces nouvelles restrictions comme essentielles pour la sécurité nationale. "Ces règles sont conçues pour protéger la technologie d'IA la plus avancée et garantir qu'elle reste hors de portée de nos adversaires étrangers, tout en permettant une large diffusion et un partage des avantages avec les pays partenaires", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.

Cependant, cette initiative suscite une opposition marquée de la part des géants technologiques américains. Ned Finkle, vice-président des affaires gouvernementales de Nvidia, s'est montré particulièrement critique : « Ce progrès mondial est aujourd'hui menacé. L'administration Biden cherche désormais à restreindre l'accès aux applications informatiques grand public avec sa règle inédite et malavisée de "AI Diffusion", qui menace de faire dérailler l'innovation et la croissance économique dans le monde entier.»

Ken Glueck, vice-président exécutif d'Oracle, partage cette inquiétude. « Cette règle contribue davantage à accroître les excès réglementaires qu'à protéger les intérêts des États-Unis et ceux de nos partenaires et alliés », a-t-il affirmé, ajoutant que « cela consacre pratiquement la loi des conséquences intentionnelles et coûtera aux États-Unis un leadership technologique essentiel.»

Un timing controversé

L'administration sortante justifie l'urgence de ces mesures par un "moment critique" dans les relations avec la Chine. Un haut responsable de l'administration Biden a souligné que "chaque minute compte" dans ce contexte géopolitique tendu. La réglementation entre dans une période de consultation de 120 jours, tout en étant immédiatement applicable.

Cette initiative s'inscrit dans une série de mesures restrictives prises depuis octobre 2022, incluant des limitations sur les équipements de fabrication de semi-conducteurs et l'accès des entreprises chinoises à la technologie américaine. Elle reflète la tension croissante entre la volonté chinoise d'atteindre l'autosuffisance technologique, promue par le président Xi Jinping, et la détermination américaine à préserver son avance technologique.

La Semiconductor Industry Association, basée à Washington, a exprimé sa préoccupation quant à l'impact de ces mesures sur la compétitivité américaine. L'association souligne notamment l'absence de consultation de l'industrie dans l'élaboration de ces nouvelles règles, qui pourraient avoir des conséquences significatives sur le leadership américain dans le domaine des semi-conducteurs et des systèmes d'IA avancés

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