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{ Tribune Expert } - L'IA remodélise les télécommunications : l'industrie pourra-t-elle répondre à ses besoins énergétiques ?

Pour déployer l'IA à la périphérie, les opérateurs télécoms doivent repenser l'efficacité de calcul à partir du silicium.

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{ Tribune Expert } - L'IA remodélise les télécommunications : l'industrie pourra-t-elle répondre à ses besoins énergétiques ?
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Dans le secteur des télécommunications, l'intelligence artificielle devient rapidement la pierre angulaire de l'innovation. De l'exploitation intelligente des réseaux à la maintenance prédictive, en passant par les services personnalisés et l'optimisation du RAN pour l'IA interne dans l'ensemble des réseaux, cette technologie est sur le point de redéfinir le mode de fonctionnement et la concurrence des opérateurs de télécommunications.

Selon Fortune Business Insights, le marché de l'IA dans les télécommunications devrait passer de 2,36 milliards de dollars en 2023 à 58,74 milliards de dollars en 2032. Mais à mesure que l'IA se répand dans l'ensemble du réseau, une question cruciale se pose : Comment l'industrie peut-elle fournir la puissance de calcul nécessaire pour exécuter ces charges de travail, en particulier à la périphérie, sans se heurter à des contraintes strictes en matière d'énergie, d'espace et de coût ?

Les opérateurs de télécommunications sont déjà soumis à une pression considérable pour moderniser les réseaux existants tout en réduisant les émissions, en améliorant la fiabilité et en réduisant les coûts d'exploitation. Les environnements de périphérie, en particulier, sont confrontés à des défis uniques. Ces déploiements exigent un traitement de haute performance dans des espaces limités, manquant souvent de place pour le refroidissement et consommant de grandes quantités d'énergie. L'inférence de l'IA ajoute une pression supplémentaire sur l'infrastructure.

L'obsolescence des architectures de calcul, un facteur de coût dans un monde dominé par l'IA

Les solutions de calcul traditionnelles, telles que les processeurs CPU x86 cores, ont longtemps dominé les infrastructures propres aux télécommunications, mais elles sont de moins en moins adaptées à la nouvelle ère de réseaux basés sur l'IA. Non seulement elles sont très gourmandes en énergie, mais elles n'ont pas l'évolutivité et l'efficacité requises pour prendre en charge le traitement distribué et en temps réel exigé par l'IA. Avec l'utilisation croissante du vRAN, de l'Open RAN et de la gestion dynamique du spectre, la complexité des fonctions réseau augmente, tout comme leurs besoins en calcul et en énergie.

Ces implications sont considérables. Selon Ericsson, le secteur des TIC représente déjà environ 3,6 % de la consommation mondiale d'électricité et 1,4 % des émissions totales de CO2. Avec l'essor de l'IA, ces chiffres devraient augmenter si des mesures proactives ne sont pas prises pour réduire la consommation énergétique des télécommunications.

Il ne s'agit pas seulement d'un enjeu environnemental, mais aussi d'un enjeu économique. La hausse des coûts de l'énergie réduit les marges et créé une volatilité des budgets opérationnels dans

l'ensemble du secteur des télécommunications. À mesure que l'adoption de l'IA se développe, en particulier à la périphérie, le coût énergétique lié à l'entretien d'une infrastructure obsolète s'alourdit. Non seulement cela génère plus d'émissions carbone, mais cela accroît également la dépendance à l'égard de systèmes de refroidissement et d'alimentation coûteux, ce qui pèse encore plus sur les ressources environnementales et financières. Dans un monde où l'impact sur le climat est de plus en plus scruté par les régulateurs, les investisseurs et les clients, s'en tenir à l'informatique traditionnelle risque de pénaliser les opérateurs en termes d'innovation et de durabilité.

IA à la périphérie : une nouvelle approche des infrastructures informatiques est nécessaire

Pour rester compétitifs - et responsables - les opérateurs de télécommunications ont besoin de nouvelles infrastructures de calcul, composées de processeurs qui offrent des performances de niveau IA tout en limitant la consommation énergétique. Contrairement à ce qui est souvent préconisé, les GPU ne constituent pas une solution adéquate. Les opérateurs télécoms atteignent déjà leurs limites en matière d'approvisionnement énergétique, ce qui rend une infrastructure basée sur les GPU - elle-même gourmande en énergie - peu viable.

C'est là qu'interviennent les processeurs éco-énergétiques de nouvelle génération. Basés sur une architecture moderne Arm plutôt que l'architecture x86, ces processeurs sont conçus dès le départ pour être efficaces. Ils consomment beaucoup moins d'énergie par opération, ce qui les rend idéaux pour les déploiements en périphérie pour lesquels la performance par watt est le paramètre le plus important.

Il en résulte une solution adaptée aux besoins de l'IA en périphérie : des unités de calcul compactes, performantes et évolutives. En adoptant des CPU à la fois pour les charges de travail réseau traditionnelles et pour l'IA, les opérateurs télécoms peuvent déployer de nouveaux services d'IA - de l'optimisation du réseau en temps réel au service client automatisé - au plus près de l'utilisateur, sans surcharger leur infrastructure ou leur budget et sans remanier l'infrastructure pour accueillir les GPU.

Les premiers déploiements de processeurs modernes basés sur la technologie Arm dans les infrastructures de télécommunications prouvent déjà leur valeur dans des scénarii réels. Les opérateurs constatent une réduction de la consommation d'énergie et des coûts de refroidissement, tout en atteignant le débit de calcul nécessaire à l'inférence complexe de l'IA. Cela représente un progrès significatif, non seulement en termes de performances, mais aussi concernant la capacité de l'industrie à croître durablement.

Le choix est clair : la performance sans la pénalité énergique

Alors que le secteur des télécommunications s'efforce d'exploiter le potentiel de l'IA, il doit également faire face aux enjeux réels en matière de carbone et d'énergie. Pour aller de l'avant, il faut repenser stratégiquement l'infrastructure informatique, en particulier à la périphérie. Les processeurs économes en énergie ne représentent plus une innovation de niche mais des outils clés pour préparer les réseaux à accueillir l'IA.

À l'ère des réseaux intelligents, la durabilité n'est pas incompatible avec l'innovation. Elle constitue au contraire un avantage concurrentiel.

* Sean Varley est responsable du développement de l'écosystème et des programmes partenaires chez Ampere Computing

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