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Sommet de l'IA : l'Europe veut un front commun avec l'initiative EU AI Champions

Portée par une soixante d'entreprises, l'initiative EU AI Champions veut créer un écosystème dynamique et collaboratif pour accélérer le développement et l'adoption de l'IA en Europe.

Publié par Philippe Leroy le - mis à jour à
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Sommet de l'IA : l'Europe veut un front commun avec l'initiative EU AI Champions
© généré par IA

L'initiative EU AI Champions sera sans aucun doute le momentun du Sommet pour l'action sur l'IA qui se tient à Paris les 10 et 11 février. Portée par une soixantaine d'entreprises européennes de tous les secteurs * (la liste est amenée à grandir) sous la houlette du fonds de capital risque General Catalyst ( 32 milliards $ de fonds sous gestion), elle veut marquer le sursaut de l'Europe pour un engagement dans l'économie de l'IA face aux Etats-Unis et à la Chine.

Annoncée en ouverture de l'évènement, elle donnera lieu à une discussion entre le Président Macron, la Commission européenne Ursula von der Leyen et les chefs d'État et de gouvernement d'Autriche, de Belgique, de Bulgarie, de Croatie, de République tchèque, d'Estonie, de Finlande, d'Allemagne, de Grèce, d'Irlande, des Pays-Bas, de Pologne, de Slovaquie, de Slovénie et de Suède. L'UE presque...au grand complet.

Car face à Stargate, le mega projet US d'infrastructure IA, et au chatbot DeepSeek, vitrine du savoir faire chinois, qui a secoué la planète IA pour son rapport qualité/prix ; l'Europe doit absolument donner le change. Ce sera donc la mision de l'inititiave EU AI Champions.

Comme c'est toujours le cas dans de pareilles circonstances, elle affiche plusieurs objectifs pour tenter de couvrir tout le spectre des enjeux. Un enjeu industriel en accélérant l'adoption de l'IA dans divers secteurs tels que la santé, les transports, l'énergie et l'agriculture, afin d'améliorer l'efficacité et la compétitivité. Elle encourage également les projets de recherche avancée et les collaborations entre les universités, les centres de recherche et les entreprises pour développer des technologies d'IA de pointe. Un autre objectif clé est de promouvoir des normes éthiques et des réglementations robustes pour garantir que les technologies d'IA sont développées et utilisées de manière responsable, en respectant les droits fondamentaux et les valeurs européennes. L'initiative investit également dans la formation et le développement des compétences en IA pour préparer la main-d'oeuvre européenne aux défis et opportunités futurs dans ce domaine. Enfin, elle encourage la coopération avec des partenaires internationaux pour partager les connaissances, les meilleures pratiques et les innovations en matière d'IA.

EU AI Champions compatible avec l'AI Act ?

Autant d'appels à l'action qui ne sont pas sans rappeler les injonctions de Mario Draghi dans son rapport sur la compétitivité pour l'Europe remis en septembre dernier à l'éxécutif européen.

« En saisissant ce moment, en travaillant avec une plus grande intention et en adoptant une collaboration approfondie, l'Europe peut saisir une opportunité générationnelle en étant leader dans l'IA appliquée, en l'intégrant dans notre base industrielle pour stimuler la productivité, la résilience et la souveraineté économique, en particulier dans des secteurs clés comme la fabrication, l'énergie, la santé et la défense », déclare Jeannette zu Fürstenberg, directrice générale et responsable Europe chez General Catalyst, à qui a été confiée la coordination des travaux préparatoires de l'initiative EU AI Champions.

Pour résister aux montagnes de dollars investis aux Etats-unis pour dominer le secteur, EU AI Champions peut compter sur une vingtaine d'investisseurs ** qui promettent déjà d'allouer 150 milliards € pour des opportunités liées à l'IA en Europe au cours des cinq prochaines années. On parle de levées de fonds pour les entreprises spécialisées, de financer l'adoption de l'IA dans la supply chain européenne et de renforcer l'infrastructure de data-centers et son alimentation en énergie. Cependant, ces fonds d'investissement soumettront leur investissement à un « cadre d'IA transparent et ciblé, axé sur la concurrence et offrant des opportunités d'investissement viables ». Autant dire que l'IA Act qui commence à se mettre en place depuis le 2 février ne répond à leurs attentes et devra donc évoluer.

Dans son rapport préalable, General Catalyst insiste que cette condition sine qua non : « Les conclusions de plus de 60 entretiens avec le secteur privé montrent qu'il est urgent de simplifier les réglementations pour soutenir la croissance tout en atténuant les risques potentiels. Au lieu d'introduire de nouvelles couches réglementaires, l'accent devrait être mis sur l'harmonisation, la clarté juridique et l'élimination des barrières internes qui entravent le développement de l'IA.»

En attendant de trouver un nouvel accord sur les réglementations, impossible à trouver dans le cadre du Sommet de Paris, ces organisateurs veulent faire avancer l'inititiave EU AI Champions. « La première discussion sur les mesures à prendre avec un groupe restreint de PDG et les responsables politiques aura lieu immédiatement après le dévoilement de l'initiative dans le cadre du AI Action Summit à Paris. Le lendemain, les dirigeants technologiques des entreprises participantes se réuniront pour commencer à élaborer une stratégie visant à accélérer l'adoption de l'IA et à favoriser un écosystème local d'infrastructures d'IA, visant à améliorer la capture de valeur sur tout le continent.» affirment les porteurs du projet.

* Adyen, Airbus, Airbus Defence & Space, Alan, Artemis Holding, ASML, Autone, Axa, Black Forest Labs, Bonnier Group, BNP Paribas, Celonis, CMA CGM, Cradle, Dassault Systèmes, Dataiku, Deel, Deutsche Bank, Deutsche Telekom, E.ON, EDF, ElevenLabs, Ethon AI, Exor, Flix, Franke Group, GetYourGuide, Giesecke & Devrient, Heineken, Helsing, Henkel, Holtzbrinck Publishing Group, Inneon, Kering, L'Oréal Groupe, Langdock, Loft Orbital, Loh Gruppe, Lufthansa, Mercedes-Benz, Mistral AI, N26, Novo Nordisk, On, Orange Group, Owkin, Parloa, Pelico, Personio, Philips, Photoroom, Pigment, Porsche, Publicis, Ravensburger, Robco, SAAB AB, SAP, Schwarz, Shift Technology, Siemens AG, Siemens Energy, Spotify, Supercell, Sword, Tom Tom, TotalEnergies, United Internet, Volkswagen Group, Wallenberg Investments, and ZF.

** dont Balderton, Blackstone, CVC, DST Global, EQT, General Catalyst, Insight, KKR, Lightspeed et Warburg Pincus


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