Scality, stockage en cluster : « Nous sommes Isilon 2.0 »
En direct de la Silicon Valley - les gros volumes de données - qui se chiffrent en centaines de pétaoctets (Po) ou en milliards de fichiers - ne font pas peur à Scality. Au contraire ! Son architecture en anneau (ring), qui rappelle celle des premiers réseaux réellement performants apparus il y a une trentaine d'années, n'a pas son pareil pour s'accroitre en fonçant sur une ligne directrice à base de nouds en clusters. Une architecture particulièrement bien adaptée aux très gros volumes de données et qui, sans surprise, envahit le monde du stockage.
« Le cloud est à la croisée de plusieurs tendances majeures : la consumérisation des IT, la convergence, le mouvement vers le nuage et le Big Data », affirme Jérôme Lecat, fondateur et CEO de Scality. « Pour moi, ces quatre choses n'en font qu'une, seul l'analytique Big Data n'est pas du stockage. Nous assistons à un mouvement de convergence compute et stockage. »
Scality Ring Organic Storage 4.0
Sur un cluster de stockage Scality, présenté par Jérôme Lecat comme un file system scale-out complet, chaque noud qui compose l'anneau est un serveur x86 qui gère à la fois le stockage et les I/O (entrées/sorties). Reprenant la technologie de stockage objet, la donnée est découpée en blocs, identifiés par des métadonnées, qui sont répartis sur les nouds. Les métadonnées sont exploitées pour rechercher la donnée, une opération simplifiée et accélérée par l'architecture en anneau, puisqu'il suffit d'interroger les nouds serveurs de ces informations.
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Avec sa version 4.0, Scality fait sensiblement évoluer sa technologie. Un nouveau système de gestion permet de manager jusqu'à plusieurs centaines de pétaoctets. Afin de réduire la latence d'accès aux données, les métadonnées peuvent être gérées sur un anneau séparé des anneaux de stockage et qui embarque des disques Flash (SSD metadata ring). « Dans les stockages importants, il est préférable de séparer les deux anneaux, et le coût de l'anneau métadonnées devient marginal. »
Un plug-in file system en technologie Fuse pour serveurs Linux permet d'accéder aux données stockées dans des anneaux dont les protocoles et file system peuvent être différents. Enfin la protection des données a été améliorée grâce au développement en interne d'ARC (erasure code), une solution de copie des données et checksums copiées quatre fois sur l'anneau, « plus efficace que la déduplication » : quatre disques peuvent tomber avant d'envisager le risque de perdre des données.
Scality milite pour le cloud privé
Le marché évolue-t-il vers un stockage sur cloud public ? C'est ce que pourraient laisser à penser les acteurs de ce secteur, en particulier Amazon. Sans compter la tendance à promouvoir les clouds hybrides qui laissent une part importante des architectures PaaS (Plateform as a Service) et IaaS (Infrastructure as a Service) aux opérateurs du stockage cloud. Avec un argument prétendument massue : le prix.
Jérôme Lecat n'est pas de cet avis. D'abord l'analyse de la tarification des opérateurs démontre une certaine linéarité dans la tarification des offres : les prix sont loin de baisser aussi rapidement que les volumes augmentent, démontrant que ces mêmes opérateurs maintiennent une politique de fortes marges. Mais surtout des solutions alternatives existent. Le stockage en anneaux déployé dans un cloud privé est certainement pour les grands consommateurs de données à stocker une solution autrement plus économique. De l'ordre de 30 % à 60 % qu'Amazon, selon le patron de Scality.
Et au rythme où avance la société, la v5 de Scality Ring risque de nous réserver quelques très bonnes surprises, comme la déduplication ou un accès natif a NFS. Il ne lui manquera plus grand-chose pour qu'elle devienne une alternative plus que sérieuse au stockage NAS en cluster.
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