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Le CISPE essuie un échec face à Microsoft

L'association représentative des CSP européens admet que la solution poursuivie depuis près d'un an ne répondra pas à ses demandes. Elle enclenche un "plan B".

Publié par Clément Bohic le | mis à jour à
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Le CISPE essuie un échec face à Microsoft
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Des "discussions positives", un "engagement constructif", une "relation de travail coopérative"... Le CISPE arrondit les angles au sujet de ses négociations avec Microsoft.

Toujours est-il qu'après quasiment un an, elles n'ont abouti à rien de concret. Sinon à l'abandon de la piste initialement suivie, à savoir une version d'Azure Local spécifique aux CSP européens.

Un chantier lancé à l'été 2024

Les démarches avaient été officiellement amorcées en juillet 2024, après la signature d'un mémorandum d'entente. En échange de quoi le CISPE avait retiré une plainte déposée fin 2022 auprès de l'UE. L'association avait dénoncé, par cet intermédiaire, les barrières - techniques et tarifaires - que Microsoft aurait posées à l'utilisation de ses logiciels sur des clouds concurrents.

Cette version spécifique d'Azure Local (ex-Azure Stack HCI) devait permettre de "répliquer les nombreux bénéfices d'Azure" sur les infrastructures de fournisseurs cloud européens. Il en était notamment attendu :

  • Du multilocataire
  • De la virtualisation illimitée et du VDI multisession
  • Du pay-as-you-go pour SQL Server
  • La gratuité des mises à jour de sécurité étendues

En février, un rapport de mauvais augure

Un observatoire a été établi pour suivre les avancées. En février, il avait publié un premier rapport intermédiaire. Constat : sur plusieurs points, le compte n'y était pas. On voyait déjà poindre l'éventualité de devoir se rabattre sur des "approches alternatives" pour respecter le délai imparti (à savoir 9 mois). Y compris des "solutions commerciales [...] équivalentes, disponibles à travers des programmes existants".

Microsoft, apprenait-on dans ce rapport, considérait que les desiderata allaient au-delà des éléments définis dans l'accord de juillet 2024. La firme de Satya Nadella avait appelé à un "co-investissement" et à des "attentes raisonnables". La balle était néanmoins dans son camp, selon le CISPE, qui supposait de surcroît que les équipes juridiques développant le produit ne "[comprenaient] peut-être pas complètement les exigences juridiques".

Microsoft avait bien mis en place un programme de test jugé "exhaustif". Mais l'engagement des membres du CISPE (un peu plus d'une trentaine concernés) n'avait pas été uniforme. Il n'était que trois à avoir "complètement évalué" le logiciel. Et deux à s'être "activement engagés" dans un pilote. Pour beaucoup, l'accès se sera révélé problématique, sur fond de manque de clarté quant à leurs obligations.

Le CISPE avait fait part d'autres doléances. Dont :

  • Tendance de Microsoft à pousser l'Azure Local existant comme étant "la" solution
  • Nécessité potentielle, pour les CSP, d'obtenir une licence Azure pour chaque client
  • Inquiétudes en matière de souveraineté, le portail Azure étant l'unique interface

La perspective d'une alternative "sans développements logiciels supplémentaires"

Le mémorandum prévoyait un "plan B" si la solution envisagée ne devait pas être, au 10 avril 2025, en mesure de remplir les objectifs.
Voilà donc ce plan B officiellement enclenché, par "accord mutuel" de Microsoft et du CISPE. L'éditeur doit soumettre des "propositions formelles" d'ici au 10 juillet 2025, dans l'optique de trouver des solutions issues de programmes existants, "sans développement logiciels supplémentaires". Les discussions "se poursuivent" concernant les ESU gratuites, le VDI multisession et le pay-as-you-go, nous déclare-t-on.

Un autre point inquiète le CISPE : l'évolution du contrat SPLA (Service Provider License Agreement). Microsoft est censé assurer aux membres de l'association un accès à ce programme pour au moins 5 ans et "sans discriminations tarifaires".
Cela n'en prendrait pas le chemin. Dernièrement, les prix de Windows Server ont augmenté... sans hausse comparable du tarif horaire sur Azure. Microsoft considère que la proposition de valeur n'est pas la même entre ses services cloud et les logiciels "déconnectés". Il ajoute que le prix (horaire) de Windows Server sur Azure est bien plus élevé que celui sur SPLA. Du côté du CISPE, on regrette que les augmentations de prix au sein du programme ne soient pas corrélées aux "tendances tarifaires sur Azure".

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