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Sondage Ifop : mais qui a peur de la loi Hadopi ?

Mieux que les quizz sexys de l'été, un sondage de l'Ifop pour le SNEP.  Quel est l'impact de la loi Hadopi, opérationnelle depuis juin?

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« Dans quelle mesure les dispositions d'HADOPI sont-elles amenées à impacter le comportement des individus dans un contexte incertain ? », interroge l'Institut Français d'Opinion Publique (Ifop) dans une étude réalisée à la demande du Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP). Ah, si le gouvernement et la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) le savaient. Cela les conforteraient (enfin !) dans leur action.

Certes, une étude américaine citée le 29 juin par Mireille Imbert-Quaretta, présidente de la Commission de protection des droits Hadopi, affirme que « 80 % des cas de négligence caractérisée disparaîtraient après le premier mail, et 90 % après la deuxième lettre recommandée ». Mais, au final, personne n'en sait rien.

L'étude de l'Ifop publiée ce 9 août par le site Owni est donc bienvenue. Les 1er et 2 juillet, 1058 individus âgés de plus de 15 ans ont répondu à l'institut de sondage.

Hadopi vous fait-il peur ? Ça dépend qui.

« 69% des individus interrogés déclarent que les sanctions prévues par la loi Hadopi, à savoir l'amende de 1.500 euros et la suspension d'abonnement Internet seraient à même de les faire renoncer à télécharger illégalement. » Un bon point donc pour le principe de la loi, quoique des réfractaires subsistent.

Même pas peur les 15-24 ans!

L'institut constate qu'ils « sont la population que les sanctions d'Hadopi dissuadent le moins ». Sacrés jeunes ! Parmi les solutions proposées pour inciter au « changement de comportements des individus », les « mails d'avertissement incitant à utiliser des sites de téléchargement légaux» sont en queue de peloton des solutions choisies par les sondés (66% se prononcent pour).

Afin de les inciter à ne plus télécharger, les personnes interrogées préfèrent des « sanctions» à 69% (suspension d'abonnement à Internet ou amende de 1500 euros) ou la surveillance accrue de leur connexion Internet (77%).

Quant au moyen le plus efficace pour lutter contre le téléchargement illégal de contenus sur Internet, les individus sondés votent à 46% pour « que les internautes ne puissent plus accéder aux sites illégaux (filtrage) ».

À l'heure des fournisseurs d'accès à Internet condamnés par la justice française à bloquer des sites de jeux illégaux, il semblerait que la pratique fasse son chemin dans les esprits et limite effectivement la liberté sur le Web.

Et les solutions plus pédagogiques?

Suivent à respectivement 31% et 21%, des solutions moins liberticides: « une démarche pédagogique avec l'envoi de mails d'avertissement » et «le fait d'encourir une sanction judiciaire en cas de téléchargement illégal.»

Enfin, pour 69% des personnes interrogées, « l'impact d'offres d'abonnement à des services de musique légaux pour moins de 10 euros par mois sur les pratiques de téléchargement illégal» est jugé favorable. Ces offres contribueraient à limiter fortement les pratiques de téléchargement illégal.

Cela ajoute de l'eau au moulin de la secrétaire d'Etat en charge de l'Economie Numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a récemment pris fait et cause pour les petits diffuseurs et contre les « gros qui détiennent la musique » suite à la disparition du site de 'streaming' audio Jiwa.

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