Sony Pictures : le FBI et Georges Clooney accusent clairement la Corée du Nord
La cyber-attaque visant Sony Pictures, qui a abouti à la suspension de la sortie du film « L'interview qui tue » dans les salles de cinéma aux Etats-Unis, prend une ampleur considérable. Le groupe GOP, à l'origine du piratage de fin novembre, disposerait de liens avec la Corée du Nord. Ce pays autoritaire avec son dirigeant Kim Jong-un est au centre du film au coeur de la polémique, selon nos confrères d'ITespresso.
Les réactions à cet assaut informatique mêlés à des menaces d'attentats sont diverses. Mais le point commun est que tout le monde prend l'affaire très au sérieux, au-delà de la question de l'identité des assaillants et de leur motivation.
La Maison Blanche a réagi en évoquant une « grave affaire de sécurité nationale ». Le porte-parole Josh Earnest a refusé néanmoins de faire un lien avec la Corée du Nord. « Il s'agit d'une action destructrice malveillante initiée par un acteur sophistiqué. » Pourtant, dans l'après-midi, Reuters qui cite des sources gouvernementales souligne que l'enquête du FBI démontre l'implication de la Corée du Nord dans le piratage avec probablement une aide directe ou indirecte de la Chine.
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De son côté, Eugene Kaspersky, fondateur et CEO de la société éponyme d'édition de logiciels de sécurité d'origine russe, affiche aussi son inquiétude dans une réaction envoyée à la presse : « La cyber-attaque visant Sony est sûrement la première à atteindre une telle envergure internationale. L'élément le plus inquiétant selon moi est que le groupe de cyber-criminels derrière cela menace d'organiser de véritables attaques terroristes (.) Une alliance entre des groupes 'd'hacktivistes' et des groupes terroristes m'angoisse depuis des années. »
Tout en relativisant sur la portée : « Une telle attaque ciblant l'industrie du divertissement est dramatique à tous points de vue et coûteuse, mais c'est probablement moins dangereux qu'une attaque contre des infrastructures critiques. »
Sony Hack : George Clooney accuse la Corée du Nord et justifie
Interrogé sur CNN, Victor Cha, Directeur du centre de recherche sur l'Asie pour l'Université Georgetown (Washington), considère que l'on a tendance à sous-estimer les capacités de cyber-attaques en provenance de la Corée du Nord. Ce pays, gouverné par un autocrate, avait déjà été accusé d'avoir visé des groupes audiovisuels et des banques en Corée du Sud l'an passé.
Dans une interview accordée à Deadline.com, George Clooney, présenté comme la personnalité la plus puissante de Hollywood, se montre mordant. « Si Sony a choisi d'annuler la sortie de 'L'Interview qui tue', ce n'est pas à cause de la peur suscité par GOP mais à cause des salles de cinéma qui ont clairement dit qu'elles refuseraient de projeter le film. Ces dernières veulent d'abord en discuter avec leurs avocats qui ont répondu qu'en cas d'attentats, les salles de cinéma seraient responsables. »
Plutôt intelligent George Clooney qui a trouvé d'où provient le nom du groupe Guardians of Peace : C'est une phrase de Richard Nixon lors d'une visite en Chine en 1972. Interrogé sur le soutien apporté à la Corée du Sud, le Président des États-Unis de l'époque avait déclaré que les USA étaient les « Gardiens de la paix » dans la région.
D'où cette conviction de la vedette de Hollywood (qui affiche aussi des ambitions politiques) que la Corée du Nord a supervisé cette attaque contre Sony Pictures.
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