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Gestion des actifs numériques : la GenAI ravive le marché... de manière inégale

Couverture fonctionnelle, intégration, tarification... Les plates-formes autonomes de gestion des actifs se dotent très diversement d'IA générative.

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
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Gestion des actifs numériques : la GenAI ravive le marché... de manière inégale
© Danloe - Adobe Stock

L'AI Act, préjudiciable au développement des plates-formes de gestion des actifs numériques ?

Chez les fournisseurs tombant sous le coup de cette législation, les innovations sont plus lentes à arriver sur le marché, notamment en matière de GenAI, constate Gartner.

Si elle contribue, pour reprendre les termes du cabinet américain, à "raviver" ce segment d'offre, la GenAI se diffuse de manière très inégale. Il y a, par exemple, ceux qui n'en proposent pas encore pour la création de contenu (Canto, MediaValet, Sitecore, etc.). Il y a aussi ceux qui sont "en retard" sur ces mêmes capacités (Bynder, CELUM), ceux qui ont plus globalement "du mal à suivre le rythme" dans la GenAI (Fotoware), ceux qui n'en ont pas en natif (Aquia utilise Moovly, Clarifai et OpenAI)... et ceux chez qui cela a un prix (Adobe, Aprimo).

L'apport de la GenAI contribue à l'estompement des frontières entre les plates-formes autonomes de gestion des actifs et d'autres catégories de produits, tels les CMP (content marketing), le PIM (Product Information Management) et les DXP (plates-formes d'expérience digitale).

Pour figurer au Magic Quadrant, il fallait disposer, sur l'aspect fonctionnel, d'une offre couvrant au moins trois briques fondamentales : l'ingestion des actifs, leur organisation (tagging et taxonomies) et leur mise à disposition (dépôt et/ou bibliothèque avec outil de recherche).

La photographie que donne Gartner est celle du marché en octobre 2024. L'évaluation des fournisseurs s'est faite sur deux axes. L'un, dit "exécution", illustre la capacité à répondre effectivement à la demande du marché. L'autre, appelé "vision", est centré sur les stratégies (sectorielles, géographiques, commerciales, marketing, produit...).

Sur l'axe "exécution", la situation est la suivante :

RangFournisseur
1Aprimo
2Bynder
3Storyteq
4Orange Logic
5Smartsheet
6Hyland
7Acquia
8Adobe
9OpenText
10Sitecore
11Cloudinary
12CELUM
13Fotoware
14MediaValet
15Canto

Sur l'axe "vision" :

RangFournisseur
1Aprimo
2Storyteq
3Cloudinary
4Bynder
5Sitecore
6OpenText
7Adobe
8Acquia
9Hyland
10Orange Logic
11Smartsheet
12CELUM
13MediaValet
14Fotoware
15Canto

Trois fournisseurs se positionnent dans le carré des "leaders" : Aprimo, Bynder et Storyteq.

Chez Aprimo, la GenAI a un prix, y compris sur l'innovation

Aprimo se distingue par la continuité qu'il offre dans la gestion du contenu entre les outils marketing (CDP, hubs multicanaux, moteurs de personnalisation...) et les autres logiciels d'entreprise (collaboration, CRM, digital workplace...). Gartner apprécie aussi ses "starter packs" sectoriels avec workflows et taxonomies préconfigurés. Ainsi que les capacités d'innovation : Aprimo est "l'un des quelques fournisseurs excellents en recherche, [...] tagging et templating".

L'appréciation n'est pas aussi positive concernant le marketing ; plus précisément en raison d'un nombre limité d'événements physiques à destination des clients par rapport à ce que propose la concurrence. Attention aussi au focus sur la GenAI, susceptible de limiter les investissements dans le coeur fonctionnel. Vigilance également sur les prix de la GenAI : le module complémentaire donnant accès aux fonctionnalités les plus avancées (entraînement personnalisé pour le tagging, génération d'images, traduction, etc.) peut faire augmenter le TCO d'un tiers.

Bynder, pas aussi productif que les autres sur l'IA

Bynder est crédité d'un bon point pour les capacités de son produit, notamment la détection de visages et le système de "salle d'attente" pour les nouveaux contenus (mise en quarantaine en attente d'une approbation par un admin). Il l'est aussi pour les capacités d'analyse de l'usage des actifs et pour sa relation client (événements réguliers, accès à la roadmap produit pour tous, webinars lors de la sortie de mises à jour).

On ne peut pas en dire autant sur le volet innovation. En tout cas du fait que les investissements en IA ont produit moins de fonctionnalités que chez la concurrence. Gartner y ajoute l'absence de roadmaps sectorielles et d'améliorations ciblées sur des verticales (Bynder a opté pour une approche horizontale avec adaptation aux use cases). Autre reproche : un manque de transparence sur le packaging des fonctionnalités constituant des add-on.

Avec Storyteq, la GenAI est synonyme de travaux amont

De tous les fournisseurs classés au Magic Quadrant, Storyteq est celui qui propose le plus de capacités IA pour la création et l'édition de contenus. L'étendue de ses partenariats conseil et ISV, additionnée à la prise en charge des instances multilocataires, favorise le support des déploiements globaux. Gartner note aussi les fonctionnalités de vision par ordinateur pour améliorer la recherche d'actifs et la disponibilité d'un CMS en self-service.

Comme chez Aprimo, la GenAI a un prix, même si la tarification d'ensemble est flexible, comme le packaging. Attention aussi aux travaux préparatoires que certaines fonctionnalités GenAI supposent pour pouvoir fonctionner à l'échelle. On notera, par ailleurs, une présence encore largement concentrée en EMEA, assortie d'un focus historique sur les services d'agence et d'une absence de programme de reconnaissance client.

Illustration © Danloe - Adobe Stock

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