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Sommet pour l'IA : Paris-Saclay, porte-drapeau de l'IA made in France

L'écosystème constitué autour de l'université Paris-Saclay et de l'École polytechnique se développe pour faire briller l'IA made in France.

Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
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Sommet pour l'IA : Paris-Saclay, porte-drapeau de l'IA made in France

Est-ce le bon timing pour organiser le Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle* ? Dans l'écosystème de Paris-Saclay, on affiche un certain détachement vis-à-vis de l'événement.

Les regards sont plutôt tournés vers la conférence "AI Science and Society" de l'école Polytechnique qui se tiendra les 6 et 7 février, quelques jours avant la conférence internationale.Pour l'X, c'est une occasion de réaffirmer son "rôle moteur" en matière d'IA.

En première ligne, Hi! PARIS porte l'initiative aux côtés de quatre autres écoles d'ingénieurs (ENSTA, ENSAE, Télécom Paris, Télécom SudParis) et de HEC Paris. En 2021, ce centre interdisciplinaire avait été identifié comme "centre d'excellence" par le coordonnateur de la stratégie nationale pour l'intelligence artificielle.
Sa montée en puissance a été validée l'an dernier. Il fait partie des lauréats de l'appel à manifestations d'intérêt "IA Cluster", visant à constituer des pôles mondiaux de recherche, de formation et d'innovation. Le consortium comprend aussi Inria, le CNRS, les Ponts et Chaussées et l'université de technologie de Troyes.

DATAIA : 800 chercheurs et 50 laboratoires

Autre lauréat de cet appel à manifestations d'intérêt : l'institut DATAIA. Mobilisant aujourd'hui environ 800 chercheurs dans une cinquantaine de laboratoires, il a réuni quelque 50 partenaires industriels. Gustave-Roussy (centre de lutte contre le cancer en région parisienne) l'a récemment rejointe, aux côtés, notamment, de l'ENS et de CentraleSupélec.

Servier est un des premiers partenaires de DATAIA. Le groupe pharmaceutique a installé son centre R&D France à Saclay. qui réunit cinq équipes (1500 chercheurs) précédemment disséminées entre l'Île-de-France et le Loiret. Le complexe inclut un incubateur/accélérateur monté en partenariat avec Biolabs. "Ils ont designé le bâtiment avec nous, nous ont aidé à construire le modèle et opèrent le site. Vous ne trouverez pas de collaborateurs du groupe Servier : il n'y a que des start-up et de la science", explique Céline Triquel, directrice open innovation R&D de Servier.

Au dernier pointage, cet incubateur héberge 8 start-up (certaines, arrivées en 2023, ont déjà finalisé leur parcours). "Il n'y a aucune intention de partenariat, même s'il est facilité du fait de cette proximité", assure Céline Triquel, revendiquant un fonctionnement indépendant vis-à-vis de Servier. Une campagne de golden tickets (financement d'un an d'incubation) est en cours. Sur les 19 dossiers reçus, "au moins la moitié se revendiquent de l'IA", déclare la directrice open innovation. Il en allait de même pour le lauréat de la première campagne qui utilise de l'IA pour concevoir des molécules.

Deux des trois supercalculateurs de France

Avec l'intelligence artificielle, "on est sur des technologies demandeuses en capacité de calcul et en cerveaux aussi" fait remarquer Thierry Dorval, directeur du pôle Science et gestion des données chez Servier. "Le déplacement à Saclay a donné à mon équipe l'opportunité de commencer à tisser des liens forts avec l'écosystème", poursuit-il. Avec, parmi les grandes lignes directrices, l'explicabilité des algorithmes. Une thèse à ce sujet a été mise en place avec DATAIA.

Dans le domaine de la capacité de calcul, l'université Paris-Saclay a de sérieux arguments à faire valoir. Deux des trois très grands supercalculateurs de France sont sur place : Jean Zay au laboratoire de l'IDRIS et le TGCC de Bruyères-le-Châtel.

"150 start-up naissent chaque année sur le plateau", ajoute Martin Guespereau, directeur général de l'EPA Paris-Saclay. Et de glisser que "40 % des têtes d'affiche de l'IA mondiale ont une histoire avec Paris-Saclay". Les fondateurs de Mistral AI en font partie : Guillaume Lample et Arthur Mensch sont des X2011 ; Timothée Lacroix est diplômé de l'ENS.

A la perspective - caressée de longue date et maintes fois reportée - d'une "université unifiée", Thierry Coulhon, Président du directoire de l'Institut Polytechnique de Paris, adresse une fin de non-recevoir. "À Boston, figurez-vous qu'il y a le MIT et Harvard. L'un et l'autre sont extrêmement forts. Chacun a construit on identité et ils arrivent à faire des choses ensemble."

* Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, les 10 et 11 février 2025 à Paris

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