Salesforce et Informatica, un mariage prometteur mais pas sans défis
Porteuse d'opportunités en matière de data management, l'acquisition d'Informatica induit aussi son lot d'incertitudes, notamment vis-à-vis de MuleSoft.

Des fondations data encore plus solides pour l'IA agentique : à en croire Salesforce, ce sera le principal apport d'Informatica.
Le leader du CRM ambitionne de faire converger rapidement les stacks technologiques pour aboutir à un "système de compréhension". Dit autrement, un moyen, pour des agents autonomes, d'exploiter la substantifique moelle dans les données d'entreprise.
Sur le papier, Informatica est armé pour fournir ce socle de data management... et accompagner en parallèle le mouvement de Salesforce vers l'approche data fabric - promue sous la marque Data Cloud. Gartner le considère notamment comme leader du marché sur l'intégration de données, la data quality et le MDM (gestion des données de référence).
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Au-delà de l'IA agentique, Salesforce promet que la "couche Informatica" bénéficiera à nombre de ses applications, jusqu'à l'enrichissement des données transitant via les API MuleSoft.
Autre brique à surveiller : les agents autonomes de gestion des données. Informatica s'est récemment lancé sur ce segment, dans la lignée de son moteur d'IA CLAIRE. Sans offre commerciale pour le moment, mais avec des démos axées sur la découverte, l'ingestion, le catalogage et l'application de règles de qualité. Il a par ailleurs publié récemment des architectures GenAI de référence pour AWS, Azure, GCP, OCI, Databricks et Snowflake.
Informatica et MuleSoft, une combinaison qui interroge
La combinaison avec MuleSoft interpelle, car les chevauchements fonctionnels ne manquent pas. D'aucuns prédisent un chantier de plusieurs années. Avec le risque qu'Informatica, réputé pour sa neutralité vis-à-vis des fournisseurs, devienne Salesforce-centric. Une trajectoire que MuleSoft tend lui-même à suivre.
À ce sujet, Salesforce affirme simplement s'engager à soutenir la stratégie d'Informatica visant à "unifier les données entre environnements cloud, hybrides et multicloud". Il ne s'exprime pas non plus sur les autres chevauchements fonctionnels, par exemple au niveau zero copy (exploitation de données sans ETL) sur son Data Cloud.
Pour acquérir Informatica, Salesforce met environ 8 Md$ sur la table, en complément à la participation qu'il détenait déjà. Son objectif : avoir finalisé la transaction pour début 2026.
Des pourparlers avaient eu lieu l'an dernier, mais n'avaient pas abouti. Depuis, Informatica était devenu une proie plus "accessible", sur fond de concurrence accrue de la part des hyperscalers, ainsi que de fournisseurs aux offres parfois plus simples et à la tarification plus compétitive.
Sur son dernier exercice fiscal, Informatica a enregistré un résultat d'exploitation de 127 M$ sur un chiffre d'affaires de 1,64 Md$ (+2,8 %). Chez Salesforce, le CA s'est élevé à 37,9 Md$ (+9 %), pour un bénéfice d'exploitation de 7,2 Md$ (+43 %).
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