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Sommet de l'IA : du grand public aux entreprises, une adoption difficile à jauger

Le Sommet de l'IA donne lieu à la mise en avant d'une profusion de rapports d'études. Il s'en dégage des tendances d'adoption... variables.

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Sommet de l'IA : du grand public aux entreprises, une adoption difficile à jauger
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Que recoupe le terme IA ? Rares sont les fournisseurs technologiques qui l'expliquent encore dans leurs rapports d'études.

AWS, Nutanix et Sage n'y font pas exception. En tout cas au vu des analyses qu'ils ont relayées en parallèle du Sommet de l'IA.

Le premier a interrogé des dirigeants d'entreprises. Le deuxième a sondé des décideurs IT. Le troisième a mêlé fondateurs, dirigeants et cadres supérieurs, en se limitant aux organisations de moins de 250 salariés.

À la diversité des échantillons fait écho celle des résultats.

Des obstacles avant tout réglementaires ?

D'après Nutanix, au niveau mondial, 85 % des organisations ont mis en place une stratégie GenAI (et 55 % ont commencé à l'implémenter). Les proportions sont comparables en EMEA (54 et 30 %).

Selon Sage, 35 % des PME en France ont adopté des outils d'IA (contre 60 % au Royaume-Uni et 64 % aux États-Unis). 20 % l'exploitent dans plusieurs domaines d'activité. Elles sont 42 % à citer l'incertitude réglementaire comme un obstacle à l'adoption, ajoute l'éditeur britannique.

Ce dernier point, AWS le met aussi en avant... pour le moins généreusement. 44 % des entreprises citent les incertitudes réglementaires comme principale barrière à l'adoption de l'IA, affirme-t-il. Elles sont, par ailleurs, 68 % à "peiner à comprendre leurs responsabilités en vertu de l'AI Act". Et 40 % de leurs dépenses IT sont consacrées à la conformité. Un volet sur lequel les coûts ont augmenté de 75 % depuis 2022.
Entre autres indicateurs, AWS déclare que la proportion d'entreprises utilisant l'IA "de manière systématique" atteint 42 %. Pour autant, la plupart (61 %) en restent à ce que le groupe américain appelle la "première étape". Il la définit comme l'automatisation basique de processus, l'usage de chatbots pour le service client et la réalisation d'analyses simples de données. Par opposition aux stades 2 (automatisation de workflows, réinvention de l'expérience client) et 3 (nouveaux modèles économiques, développement de solutions IA personnalisées).

Des usages encore peu multimodaux

Pour ce qui est de l'usage par le grand public, on peut se référer aux données d'Ipsos (1000 personnes interrogées en janvier). Il en ressort notamment que l'adoption est inversement proportionnelle à l'âge (cf. graphe ci-dessous). La taux de pénétration atteint 66 % pour la version gratuite de ChatGPT (14 % pour la payante), contre 30 % pour Gemini, 17 % pour Copilot dans Office (15 % en version web), 12 % pour DeepL, etc. et 6 % pour Mistral AI. Principaux usages : la recherche (48 %), l'aide à la rédaction (38 %), la traduction (36 %), la génération d'idées (35 %), la correction (32 %), la synthèse de documents/données (31 %) et la création d'images (29 %).


En France, un problème de confiance en soi ?

Randstad s'est aussi centré sur les utilisateurs finaux, mais dans le cadre professionnel. Il a interrogé 12 013 personnes dans 15 pays (800 en France). En ressortent des écarts générationnels. Dans les grandes lignes, plus on est jeune, plus on a tendance à utiliser l'IA, à y être formé (y compris en dehors du travail), à avoir confiance dans ses compétences et à estimer que cela facilite le travail.

Dans la sphère estudiantine, la France apparaît en retard pour ce qui est du niveau de confiance dans l'acquisition de connaissances sur l'IA. Tout du moins en comparaison à trois autres pays (Espagne, Italie, Colombie) dans les données du groupe Planeta (établissements d'enseignement dont l'EDC Paris Business School, Sup de Luxe et l'École de guerre économique).
Dans l'Hexagone, 29 % des étudiants interrogés disent estimer "fortement" que l'IA remplacera à l'avenir certains profils professionnels. Il est tentant d'établir un parallèle avec ce qu'affirment McKinsey et l'Institut de l'entreprise : d'ici à 2030, 27 % des tâches des salariés français pourraient être confiées à l'IA. Une prédiction qui correspond à un rythme d'adoption médian.


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