Emmanuelle Olivié-Paul -- AdVaes : « Le premier enjeu du scope 3 c'est d'avoir les données pour faire une évaluation »
Dans une interview accordée à Silicon, Emmanuelle Olivié-Paul, présidente-fondatrice du cabinet de market intelligence AdVaes, détaille les enjeux de la directive CSRD et de ses implications dans les politiques ESG.
Depuis début 2024, la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) fixe de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier aux entreprises sur les données ESG (Environnementaux, Sociaux et Gouvernance).
Si son application va se faire progressivement au fil des trois prochaines années, selon des critères d’effectifs et de chiffre d’affaires, des grandes entreprises sont déjà concernées.
Pour les DSI, le principal enjeu se nomme scope 3, notamment l’estimation de ses émissions de GES (gaz à effet de serre).
Dans une interview accordée à Silicon, Emmanuelle Olivié-Paul, présidente-fondatrice du cabinet de market intelligence AdVaes, détaille les enjeux de la directive CSRD et de ses implications dans les politiques ESG. Elle aborde la spécificité de la mise en œuvre du scope 3, le rôle de la DSI et les différentes méthodes/outils d’aide à la mise en place d’une politique de réduction du carbone.
Extrait de l’interview –
Depuis le 1er janvier 2004, la directive CSRD de l’Union européenne est applicable en France. Qu’est-ce que ça veut dire pour les entreprises engagées dans une politique de limitation de la carbonation et en particulier pour les DSI ?
Emmanuelle Olivié-Paul- AdVaes – Cette directive CSRD, est en application depuis le 1er janvier 2024, mais ne s’applique pas aujourd’hui à toutes les organisations. Il y a des profils d’organisations qui sont éligibles dès maintenant et d’autres qui, sur une période qui va s’étaler pratiquement jusqu’à 2027, voire au-delà, vont être obligés de se mettre en conformité avec cette réglementation.
Une précédente réglementation existait. La CSRD la renforce et s’étend à un plus grand nombre d’entreprises avec des obligations encore plus contraignantes, notamment dans l’évaluation de leur impact environnemental. Mais c’est un sujet plus vaste, qu’on appelle ESG, qui touche les domaines, environnementaux, sociétaux et de gouvernance. Sans rentrer dans les détails de cette réglementation, ce qu’il faut retenir, c’est que les entreprises qui sont éligibles vont aussi demander des comptes à leurs fournisseurs et aussi pourquoi pas à leurs clients sur le sujet.
Tout le monde de manière directe ou indirecte va être concernée par cette réglementation. ll faut y porter beaucoup d’attention et regarder dans le détail, les points de contrôle qui vont être associés pour rendre compte sur les indicateurs ESG qui sont attendus dans le cadre de cette réglementation.
Quelques éléments à retenir :
• La directive CSRD, en vigueur depuis le 1er janvier 2024, concerne certaines organisations.
• Importance du calcul du scope 3 dans le bilan carbone des entreprises.
• Importance de la normalisation des indicateurs pour évaluer l’impact environnemental des infrastructures numériques.
• Existence d’une cinquantaine de logiciels identifiés au sein d’AdVaes pour calculer les émissions de gaz à effet de serre.
• Différentes méthodologies utilisées pour évaluer les actions et l’impact environnemental des entreprises.
• Importance pour les DSI de s’engager dans une politique de réduction des émissions de carbone.
Ressources :
> Baromètre des Prestataires du Numérique Écoresponsables
> ADEME
> L’initiative Planet Tech’Care
> Boavizta
> Quelques approches pour le calcul du scope 3 de la DSI
> Bilan carbone : quelles données pour estimer son scope 3 ?
Photo : © DR
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