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Slack face à la perspective d'un exode massif des communautés open source

Slack a engendré un électrochoc au sein de grandes communautés (CNCF, Kubernetes...) en annonçant restreindre les capacités de leurs comptes. Il a fait marche arrière, mais la quête d'une alternative semble enclenchée.

Publié par Clément Bohic le | mis à jour à
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Slack face à la perspective d'un exode massif des communautés open source
© généré par IA

Gestionnaires de canaux privés, sauvegardez sans plus tarder.

La CNCF (Cloud Native Computing Foundation) a fait passer le message la semaine dernière, dans un certain climat d'empressement. Slack venait de lui annoncer changer de politique vis-à-vis des grandes communautés open source. En conséquence de quoi le compte de niveau entreprise qui lui était fourni sans frais allait perdre ce statut, au 20 juin 2025. À partir de là, il serait soumis aux limites de la version gratuite. Entre autres :

  • Historique limité à 90 jours
  • Maximum de 10 applications connectées
  • Pas de sections personnalisées (regroupement des canaux et des DM)
  • Pas de flux de travail (ce qui, dans le cadre du Slack de la CNCF, signifierait essentiellement la fin de messages de bienvenue)

Pour les canaux publics, la CNCF dispose d'archives hors ligne - on ne peut toutefois pas y faire de recherches ; elles sont accessibles sur demande par certains contributeurs. Pour les canaux privés et les DM, la fondation n'a pas la main : c'est à leurs propriétaires de réaliser l'export (outil conseillé : slackdump).

Discord en première ligne pour remplacer Slack

Salesforce / Slack a finalement renoncé à ce downgrade. La recherche d'une alternative semble toutefois se poursuivre. Discord a les faveurs du comité technique de la CNCF, qui l'avait déjà envisagé par le passé face aux limites de Slack.

La communauté Kubernetes, elle aussi concernée, songe à la même solution. Parmi les éléments qui la font pencher dans ce sens :

  • Gestion de grandes communautés (capacité éprouvée dans le domaine du gaming)
  • Outils de modération
  • Niveau potentiel d'intégration avec ses outils, comme GitHub
  • Prise en charge de schémas de permissions personnalisés
  • Capacité à remplacer ses bots et ses workflows

Discord a aussi l'avantage d'être mainstream, souligne-t-on dans la communauté CNCF. Ce qui pourrait favoriser le recrutement de contributeurs, d'autant qu'on peut en diffuser le contenu sur Google avec Answer Overflow.

Andrew van der Stock, directeur exécutif de l'OWASP, a fait part de la "situation similaire" dans laquelle se trouve la fondation. "Salesforce / Slack [,utilisé en interne depuis plus de 10 ans,] est désormais une de nos plus grosses factures", explique-t-il, en proposant à la CNCF une négociation conjointe avec un fournisseur alternatif "comme Discord".

De Mattermost à Zulip, il y a du monde au portillon

Reste que Discord dépend d'une entreprise privée qui, visant l'introduction en Bourse, tente de plus en plus agressivement de le monétiser.

Face aux doutes sur l'avenir de Discord, la discussion s'étend à des outils comme des noms comme Discourse, Matrix, Mattermost et Zulip.

Le projet Kubernetes a depuis des années une instance Discourse, mais elle n'a pas pris.
Sur son ticket GitHub ouvert pour parler de l'éventuel après-Slack, le patron de Mattermost est intervenu. En citant deux références : Rocky Linux et le CERN. Des représentants de l'une et l'autre communauté ont témoigné au fil de la discussion. La première autohéberge une licence Enterprise obtenue via le programme open source de Mattermost. La seconde fonctionne sur un pod OKD (OpenShift) avec base Postgres et stockage Ceph S3. Elle compte 33 000 utilisateurs enregistrés, pour 5000 équipes, 45 000 canaux, 10 000 utilisateurs actifs par jour et un historique de 115 millions de messages.

Des représentants du projet Zulip se sont aussi invités dans la discussion. "On a même un outil d'importation depuis Slack", aura rappelé l'un d'eux. Une déclaration là aussi suivie d'un témoignage, signé de la communauté Apache Kvrocks (base de données compatible Redis). Cette dernière bénéficie, en tant que projet open source, de la gratuité sur le forfait Standard.

Illustration générée par IA

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