Abonnement: France Télécom agace la concurrence

Les tarifs de gros proposés par l’opérateur historique qui permettront à la concurrence de vendre de l’abonnement sont dénoncés car jugés trop élevés

Encore une fois, les tarifs de France Télécom proposés à la concurrence sont sur la sellette. Pour la première fois, l’opérateur historique a publié ce vendredi les prix de gros de l’abonnement téléphonique qui doit permettre à la concurrence de revendre cet abonnement sous leurs marques.

L’enjeu est important: il s’agit de permettre à tous, et notamment aux habitants des zones non dégroupées de couper le lien avec France Télécom (et plus seulement les abonnés des zones totalement dégroupées). Et donc de stimuler la concurrence dans ces zones. « Cette offre permettra notamment aux opérateurs concurrents de France Télécom de proposer un service téléphonique complet, incluant l’abonnement, les services associés et l’ensemble des communications quelle que soit la destination (y compris vers les services spéciaux). L’apparition de cette offre de gros permettra aux clients désireux de confier leur service téléphonique aux opérateurs alternatifs de s’affranchir intégralement du contact commercial avec France Télécom, jusque là incontournable, en dehors d’une opération de dégroupage total ou du recours à l’offre d’un câblo-opérateur. Elle permettra de mieux faire jouer une concurrence effective et loyale sur les marchés de la téléphonie fixe », explique l’Arcep, le régulateur des télécoms. Les tarifs sont donc désormais connus. Le prix de gros est fixé à 10,90 euros HT par mois et par ligne, soit une ristourne de 13,1% sur le prix de détail et passera à 11,70 euros le 1er juillet 2007, soit une ristourne de 12,6%. Le régulateur a « pris acte » de ces tarifs et se prononcera dans les prochains jours car il a le pouvoir de le modifier. De son côté, la concurrence n’a pas besoin de délais pour dénoncer des prix jugés trop élevés. « Avec ce tarif de gros, il n’y a pas de concurrence possible. Nous n’aurons pas la possibilité d’imiter France Télécom, sans même parler d’être moins cher. France Télécom reste en monopole, c’est un retour en arrière considérable », se désole Jeans-Louis Constanza, directeur général de Télé2, cité par le Figaro. Même tonalité de la part d’un autre opérateur alternatif cité par les Echos: « Il n’y a aucune marge. La moitié de la ristourne est absorbée par des frais de mise en service de 12 euros ».