Acer, Asus, Samsung et Toshiba pourraient proposer des notebooks ARM fin 2011

Des ordinateurs portables classiques pourvus de puces ARM devraient prochainement arriver sur le marché. Revenir pour être plus précis, le premier du genre ayant été l’Acorn A4, lancé il y a près de 20 ans.

Aujourd’hui, le marché des PC traditionnels fonctionnant avec des puces ARM se cantonne au secteur des ultraportables, avec seulement quelques machines proposant des caractéristiques ‘acceptables’ : l’AC100 de Toshiba, l’Efika MX de Genesi et le Touch Book d’Always Innovating. Des machines de niche pour ce qui reste un marché de niche.

Toutefois, la montée en puissance de cette architecture processeur rend plus floue la frontière qui existe entre le monde mobile ARM (smartphones, tablettes et certains ultraportables) et celui des PC x86 (serveurs, machines de bureau, portables et ultraportables). L’annonce en janvier de la sortie future d’une version ARM de Windows 8, ainsi que de processeurs ARM NVIDIA de haut de gamme, a amené les constructeurs à revoir leurs plans.

Souvent bien informés, nos confrères de Digitimes viennent de dévoiler que plusieurs constructeurs envisageraient de sortir des ordinateurs portables pourvus de composants ARM. Attention, nous ne parlons plus ici de machines ultracompactes, mais bel et bien d’ordinateurs traditionnels, qui proposeront une autonomie plus importante et un prix plus faible que les machines x86 de même niveau. Des tarifs de 299 dollars HT, soit un peu plus de 250 euros TTC, ont été évoqués.

Acer, Asus, Samsung et Toshiba seraient d’ores et déjà en lice, avec des notebooks qui seraient livrés en fin de l’année. Notez que des produits ‘noname’ pourraient également faire leur entrée, les designs de référence se multipliant chez les ODM (original design manufacturer, les constructeurs à l’origine des produits). Certains petits constructeurs devraient en profiter pour se positionner sur ce marché naissant, tel Nufront avec son ordinateur portable 14 pouces. Chez Asus, un portable 13 pouces pourvu d’une puce NVIDIA Tegra (probablement le Tegra 3 à quatre cœurs annoncé en février) sera de la partie. Il sera animé par Android, un choix contestable. De fait, une distribution Linux traditionnelle, ou – à la rigueur – un produit comme MeeGo, sont bien plus adaptés à ce type de marché. Toutefois, il est difficile de donner tort à Asus, qui surfe ici sur le succès d’Android.

Pourquoi les constructeurs s’intéressent-ils aujourd’hui à ce marché ? Ne risquent-ils pas d’aller au-devant d’un échec, tel celui qui a en partie touché l’AC100 de Toshiba ? En fait, cela est peu probable. Fin 2011, nous nous trouverons en effet à une période charnière : les processeurs ARM ‘classiques’ ne seront pas encore disponibles, mais les modèles conçus pour les tablettes et smartphones de haut de gamme seront suffisamment puissants pour se hisser au niveau des composants basse consommation d’Intel et d’AMD (à défaut de les dépasser).

De plus, nous serons à la veille de l’arrivée de la mouture ARM de Windows 8. Les constructeurs pourraient donc se payer un petit galop d’essai sous Linux, avant de basculer massivement vers Windows, poussant ainsi gentiment Microsoft à leur consentir de gros rabais. Ne vous y trompez pas; c’est exactement la stratégie qu’avait employée Asus lors de la sortie de son premier Eee PC (rapidement suivi par Acer) qui avait signé le début du segment des netbooks. Cette machine fonctionnait alors avec un Intel Celeron basse consommation et une mouture de Linux. Rapidement, Intel a présenté son Atom… et Microsoft a cassé les prix des licences de Windows XP pour les constructeurs de netbooks. Ce phénomène pourrait bien se reproduire en fin d’année sur le marché des smartbooks et notebooks ARM.