Achats écolos : les entreprises attendent une motivation financière

Les constructeurs, récemment convertis à l’écologie, disent mettre leurs
clients sur la même voie. Mais une entreprise sur quatre seulement y serait
sensible. La résistance économique subsiste

Le ‘vert’ devient à la mode chez les constructeurs informatiques. Il était temps. IBM et Apple, ou encore AMD, Dell, HP, ont lancé sinon annoncé un programme écolo. Big Blue souhaite conduire les entreprises à diminuer leur facture et leur consommation énergétique. La firme de Steve Jobs mise de son côté sur le recyclage et le changement de composés chimiques de ses machines. D’autres grands équipementiers tels que Dell, HP ou AMD prennent, eux aussi, des initiatives écologiques similaires. Pour autant, les grandes entreprises consommatrices de matériel informatique sont-elle prêtes à faire le grand saut ? Rien n’est moins sûr. Selon une étude de Forrester, auprès d’une centaine de grands comptes, seulement 25% d’entre eux ont intégré la dimension « informatique écologique » lors de leurs processus d’achats. Néanmoins, 85% déclarent prendre en compte le facteur environnemental dans leur gestion informatique. Mais la majorité des décideurs sollicités insistent sur un point : tout achat « vert » doit être subordonné à une baisse significative des coûts.

« Nous prendrons des décisions écologiques si c’est pertinent financièrement, et pas parce que c’est bon pour l’environnement. Il faut que cela entraîne des économies », avoue un responsable interrogé. Malgré ces conditions financières, Christopher Mines, vice président de Forrester, reste optimiste. Il assure que les fabricants parviendront à sensibiliser un nombre croissant d’entreprises à « l’évangélisation écologique ». Un ombre persiste au tableau. L’étude démontre que seuls 15% des professionnels du secteur informatique sont au fait des initiatives écologiques de leurs fournisseurs.

La voie vers une informatique réellement écolo s’annonce encore longue.