L’action Nokia passe sous la barre de 1,50 euro

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Rien n’y fait, le titre Nokia continue de plonger à la bourse de Helsinki et franchit à la baisse la barrière, certes symbolique, mais ô combien psychologique, des 1,50 euro…

L’action Nokia n’a plus la confiance du marché, ce n’est pas une nouveauté. En revanche, la déconfiture du titre semble consommée au Helsinki Stock Exchange. Il s’est placé sous la barre des 1,50 euro au cours de la séance de lundi… pour la première fois depuis 1996 !

Il y a parfois des seuils psychologiques qui mènent les esprits boursiers, à la hausse comme à la baisse. Le seuil que vient de franchir le titre Nokia Oyj, pour symbolique qu’il soit, n’a pas fini de peser sur la valeur. On se demande ce qui va permettre à la société de redresser la barre, abandonnée par les investisseurs. En dehors de se vendre éventuellement à un Microsoft. Chose qui semble bien improbable : on voit difficilement les gouvernements et les régulateurs du marché accueillir une telle opération d’un bon œil.

Décidément, quand tout va mal… Ce jour, au moment où nous écrivons ces lignes, le titre Nokia continue de plonger, en dessous de la barre des 1,45 euro !

La lente descente aux enfers du géant venu du froid

Nokia subit aujourd’hui encore le retour de flamme des errements de son encadrement, qui s’est longtemps satisfait de sa place de numéro un mondial des ventes de téléphones mobiles, et du coup a raté la vague du smartphone. Une situation qui a amené le groupe au bord du gouffre tandis qu’iOS (iPhone) et Android lui taillaient des croupières. Avec une perte abyssale de 1,5 milliard d’euros, comment Nokia va-t-il s’en sortir ?

Ayant raté les grandes étapes récentes de la téléphonie mobile, marquées par l’explosion des smartphones, ayant même échoué dans sa tentative d’imposer un nouvel OS moderne avec MeeGo (pourtant codéveloppé avec Intel), Nokia n’a guère eu d’autre solution que de se rapprocher du troisième larron des OS, Microsoft.

L’éditeur, malgré ses moyens énormes, n’a pas su imposer Windows Phone et cherchait un partenaire d’envergure. Nokia a cédé à la tentation, aidé par les milliards de la firme de Redmond. Mariage de raison ? Plutôt un mariage arrangé qui au final ne fait qu’associer deux perdants. Sauf que les mathématiques nous ont toujours appris que l’addition de deux chiffres négatifs ne donne qu’un nouveau chiffre négatif.

Chez Microsoft, cela se traduit par des revenus générés par Windows Phone inférieurs à ceux des licences vendus à Google sur Android, un comble ! Et pour Nokia, le cumul de ces errements se traduit par une accumulation de charrettes et 40 000 suppressions de postes, et une action au-dessous des 1,50 euro. Pour autant Nokia entend conserver le cap Windows Phone. À croire que le fabricant a raté les cours de maths…

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