De nouveaux actionnaires poursuivent HP suite au rachat d’Autonomy

Un milliard de dollars, c’est ce que réclament des actionnaires de HP qui accusent le groupe d’avoir acquis Autonomy à un prix surévalué.

Le 3 mai, l’U.S. District Court de San Francisco a enregistré une nouvelle plainte déposée par des actionnaires d’HP, qui réclament 1 milliard de dollars.

La plainte fait suite d’une part à l’acquisition d’Autonomy pour 11,3 milliards de dollars, et d’autre part à la reconnaissance par les dirigeants du groupe en novembre 2012 d’irrégularités comptables provenant d’Autonomy.

Une acquisition qui passe mal…

Dénoncée par Mike Lynch, ex-CEO et fondateur d’Autonomy, l’accusation des exécutifs de HP a entrainé une charge exceptionnelle de 8,8 milliards de dollars. Ce qui représenterait une erreur colossale d’évaluation de l’éditeur face aux 11,3 milliards payés par HP et Leo Apotheker, alors CEO de HP, pressés de disposer d’une solution solide pour se lancer dans le Big Data analytique.

Certains actionnaires du groupes pointent la gestion des acquisitions, qui aurait tendance parfois à surévaluer la valeur des sociétés rachetées. Ils ont en exemple un précédant, l’acquisition de EDS Systems, en 2008, pour 13,9 milliards de dollars. Elle a entrainé une charge exceptionnelle de 8 milliards de dollars quelques mois avant celle qui porte sur Autonomy.

1 milliard de dollar de dédommagement

La plainte déposée révèle plusieurs accusations :

  • Les dirigeants d’Autonomy auraient disposé de plusieurs sources les informant des irrégularités.
  • Ces irrégularités comptables auraient été connues des dirigeants d’HP, dont Meg Whitman, l’actuelle CEO, avant la clôture de l’acquisition. Elles ont à l’époque été dénoncées par des analystes et des journalistes.
  • Des auditeurs, investisseurs et banquiers de Wall Street, qui auraient mal informé Leo Apotheker et poussé au rachat, auraient perçu 100 millions de dollars de commissions.
  • Mike Lynch, le CEO d’Autonomy, aurait tenté de quitter le groupe avant la découverte des irrégularités.
  • Le board (conseil d’administration) de HP ayant été mis au courant des irrégularités avant l’expiration de la date de clôture du deal, celui-ci aurait pu être dénoncé et annulé, mais les régulateurs britanniques (Autonomy était une entreprise anglaise) s’y seraient opposés sous le même motif.

HP va donc devoir faire face à une nouvelle plainte d’actionnaires. Mais cette fois-ci la facture pourrait bien être élevée, les plaignants réclament 1 milliard de dollars.

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