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L’adoption du cloud par les utilisateurs et ses dérives

La BSA (Business Software Alliance), organisation de défense des intérêts de l’industrie logicielle, a fait réaliser début 2012 une enquête mondiale auprès d’utilisateurs de PC, menée par Ipsos Public Affairs, visant à mesurer l’usage du cloud computing et la maturité des utilisateurs sur le cloud.

L’étude a porté sur 14.702 utilisateurs répartis dans 33 pays, dont 4000 utilisateurs dans 9 pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Grèce, Hongrie, Pologne, Roumanie et Royaume-Uni).

Qu’est-ce que le cloud ? En Europe plus qu’ailleurs !

Le premier enseignement de l’étude est que la majorité (59 %) des utilisateurs ignorent ce qu’est le cloud computing, à raison de 40 % qui n’en ont jamais entendu parler et 19 % qui n’en ont entendu que le nom.

C’est donc sans surprise que 45 % d’entre eux ont confirmé utiliser un service en ligne, pour créer, gérer et stocker des documents ou contenus digitaux, et seulement 34 % ont affirmé qu’ils ont accédé à des applications dans le cloud. Lorsque l’on connait la diversité des usages du cloud, dont certains comme les messageries ou le partage de photos relèvent directement des architectures et pratiques du cloud computing, la méconnaissance du sujet est flagrante !

Le second enseignement de l’étude est le double écart mesuré entre l’Europe et le reste du monde, et les pays émergents face au reste du monde. Dans le premier écart, l’Europe affiche un net retrait avec 24 % seulement des Européens interrogés qui ont indiqué exploiter un service en ligne, de la bureautique à la messagerie, alors qu’ils sont 34 % dans le monde.

Dans le second, les pays émergents devancent les pays développés dans l’utilisation des services cloud. En Europe, par exemple, nous sommes 19 % en France tandis qu’en Grèce ou en Roumanie ils sont 39 %.

Que font-ils dans le nuage ?

88 % des utilisateurs qui ont reconnu utiliser des services cloud en font un usage personnel, et 33 % en font un usage professionnel (29 % en Europe). Mais que font-ils dans le nuage ? L’usage le plus répandu (78 %), sans surprise, porte sur les services de messagerie (Gmail, Hotmail, Yahoo, etc.).

Suivent les applications bureautiques (45 %), principalement traitement de texte et tableur (Google Docs ou Microsoft Office 365). Puis (40 %) le partage de photos (Flickr, Instagram, etc.), les jeux en ligne (38 %), et le stockage de fichiers (Box, DropBox, etc.).

La majorité des utilisateurs (61 %) se tourne exclusivement vers les services gratuits, et même 70 % pour les utilisateurs les plus matures. Suivent 27 % qui utilisent majoritairement des solutions gratuites. 11 % sont partagés entre moitié payant, moitié gratuit. Et seulement 1 % n’exploite que des services en ligne payants.

Ces chiffres changent lorsqu’il s’agit d’évoquer les services cloud fournis par l’entreprise : 38 % seulement sont gratuits et 27 % majoritairement gratuits, 26 % sont partagés, et 7 % ne sont que payants.

La BSA nous a à l’œil

L’enquête menée par la BSA cache également quelques questions qui selon nous sont probablement au cœur des préoccupations des membres de l’association, parmi lesquels figurent Adobe, Apple, Autodesk, Microsoft, ou encore Symantec.

La BSA a cherché à en connaitre un peu plus sur l’usage des login et mots de passe dans le nuage. Ainsi apprend-on que si 30 % des utilisateurs privés sont d’accord pour partager leurs identifiants pour accéder à des services payants dans le cloud, ils sont 50 % dans le cadre de l’entreprise, dont 45 % dans l’organisation et plus inquiétant encore 8 % en dehors de l’entreprise !

Après le focus de la BSA sur le piratage endémique des logiciels – un mal qui touche tous les pays avec plus ou moins d’ampleur mais représente un manque à gagner de plusieurs milliards de dollars pour les éditeurs – l’association devrait se tourner rapidement également vers les usages du cloud.

Et pour une fois, les dérives proviennent nettement plus du monde de l’entreprise que de la sphère privée. Certes, la très grande majorité des services dans le cloud exploités dans ce cadre sont gratuits. En revanche, le sentiment de disposer d’un accès à des services payants dans l’entreprise quelles qu’en soient les conditions doit participer de l’effet inverse et donc du laxisme en partie inconscient affiché par les utilisateurs quant à l’usage de leurs identifiants.

Du travail en perspective pour les RSSI (Responsable de la sécurité des systèmes d’information) et les entreprises afin de sensibiliser les utilisateurs aux dérives du cloud.

Crédit photo © Serp – Shutterstock


Voir aussi
Quiz Silicon.fr – Le vocabulaire du cloud

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