ADSL : Alice fait-elle ses bagages ?

Faute de taille critique, Alice pourrait quitter la France. Telecom Italia dément

L’agitation et les spéculations reprennent de plus belle dans le marché de l’ADSL français. Après les révélations autour d’une fusion, finalement avortée, entre Free et Neuf Cegetel, c’est au tour d’Alice de faire parler d’elle.

Le FAI, filiale de Telecom Italia, aurait songé à quitter la France. Selon l’AFP, Enrico Pazzini et Riccardo Ruggiero, à la tête de l’opérateur ont déclaré « avoir étudié la possibilité de se retirer du marché français pour aller sur d’autres marchés en Europe. « et « être prêt à l’envisager dans le futur ». Bref, Alice est sur le point de divorcer…

Pour autant, ce samedi soir, la direction de Telecom Italia se fendait d’un communiqué de presse beaucoup moins affirmatif. « Il n’y a actuellement aucun processus de vente en cours, ni de décision de vendre », insiste le même Riccardo Ruggiero, administrateur délégué de Telecom Italia. « La seule chose que nous avons indiquée est que nous n’excluons aucune option au regard de ce que sera notre stratégie internationale dans le futur. Pour le moment, notre croissance sur le marché français se déroule selon nos prévisions et Alice est désormais positionnée comme l’un des meilleurs FAI en terme de qualité de service. Notre filiale française a enregistré une croissance organique soutenue. Nous envisageons d’atteindre l’équilibre de notre EBITDA en 2008 tout en maintenant un important niveau d’investissement sur la France ».

La position semble claire. Pourtant, il est tout aussi clair qu’Alice est dans une position difficile en France. La grande blonde est aujourd’hui isolée malgré ses 882.000 abonnés ADSL. Elle fait face, presque seule, aux géants que sont Orange, Free et surtout Neuf Cegetel qui a multiplié récemment les rachats (AOL France et Club-Internet). A eux trois, ces opérateurs englobent 91% du marché du haut débit en France…

Alice fait donc office depuis plusieurs mois de proie idéale. Selon les observateurs, ses choix sont limités. Accepter un mariage de raison ou essayer de résister. Mais dans ce cas là, Alice devra casser sa tirelire. Car tout le secteur se lance dans la fibre optique. Et les investissements pour couvrir les grandes villes (les seules concernées à moyen terme) sont colossaux.

Mais Alice pourrait bien y aller. A la mi-octobre, les Echos révélaient que l’opérateur avait l’intention de tester le très haut débit en FTTH (fibre jusqu’au domicile) dans deux arrondissements de Paris (le VIIIe et le Xe) dans les prochains mois.

Selon Daniel Feva, directeur grand public, interrogé par le quotidien économique, les dépenses se monteront à quelques « petits millions d’euros. Le retour d’expérience nous servira dans le cas d’un déploiement plus massif de cette technologie ».

S’agit-il d’un signe démontrant la volonté d’Alice de rester en France ou bien un moyen de mieux valoriser le FAI avant une éventuelle cession ?