AEG lance son premier combiné DECT/IP

Le fabricant allemand entend profiter du marché hautement juteux mais encore balbutiant de la téléphonie sur Internet. Pour débuter, il mise sur la simplicité

AEG veut s’imposer dans la téléphonie résidentielle. Plus connu pour ses appareils électroménagers, le groupe allemand a entamé il y a quelques années une diversification dans le téléphone. Il lançait ses premiers combinés en Allemagne il y a sept ans et adresse ce marché en France depuis deux années.

Le challenge est difficile, car le marché hexagonal est déjà très encombré avec des acteurs de poids comme Siemens, Philips ou Alcatel. Selon Alain Dussausaye, directeur marketing, « la part de marché d’AEG en France est de l’ordre de 3% avec 230.000 unités écoulées. Elle est de 15% en Allemagne ». Pour mieux s’imposer sur le marché hexagonal, AEG a décidé d’attaquer le secteur o combien prometteur de la téléphonie sur Intenet. En effet, la VoIP a le vent en poupe en France grâce au succès des offres triple-play. Selon le régulateur des télécoms, notre pays compte à fin septembre 2,4 millions d’abonnements à la téléphonie sur Internet, soit une progression de 23,7% sur un trimestre (chiffres publiés en février 2006). Comme Thomson, AEG lance donc un terminal bi-mode DECT (sans fil) et IP, le VOYCI-P612 (voir photo). Il permet comme son nom l’indique d’utiliser, sans fil, le réseau classique et le réseau IP pour téléphoner. Le fabricant a décidé de miser avant tout sur la simplicité avec un terminal très proche dans son ergonomie et son fonctionnement d’un téléphone classique. « La VoIP n’en est qu’à ses débuts. Il faut encore éduquer les consommateurs. Il faut être le plus simple possible », souligne Alain Dussausaye. En effet, le combiné est simple à mettre en place, simple à configurer et surtout très ouvert: « il est compatible avec toutes les box du marché et avec les quatre principaux logiciels de téléphonie par Internet : Skype, MSN Messenger, Net2Phone et SJPhone ». Doté de fonctions basiques, le combiné promet une qualité sonore satisfaisante (le point noir de la VoIP), « à condition d’avoir un débit suffisamment élevé, 2 Mb/s au minimum « , explique le directeur marketing. Par contre, il n’intègre pas la technologie large bande utilisée par exemple par Thomson pour ses DECT/IP. Pour AEG, le marché de masse de la VoIP n’est pas pour aujourd’hui. Le constructeur se garde bien de donner des objectifs et table sur d’importants volumes en 2007. « A ce moment-là, nous lancerons des téléphones plus évolués avec écrans couleur ou répondeur intégré », promet le directeur marketing. Le VOYCI-P612 est proposé à 99 euros TTC en Solo et 129 euros TTC en Duo (2 combinés pour une base). La certification ? Oui mais…

Avec le succès planétaire de Skype, de plus en plus de fabricants recherchent la fameuse certification qui permet d’apposer le logo du service sur les produits. Un argument commercial fort, notamment en grande distribution. Mais pour AEG, cette chasse à la certification a ses limites. « Nous ne voulons pas être exclusif à un opérateur. Au contraire, notre objectif est d’être le plus ouvert possible. La certification, c’est un plus. Mais elle ne doit pas vérouiller le produit. On ne veut pas être dans la situation d’un de nos grands concurrents, forcé de sortir le même produit pour chaque fournisseur de VoIP », explique Alain Dussausaye, directeur marketing d’AEG France.