Affaire Microsoft/TomTom : la communauté ‘open source’ s’inquiète

Sur les huit logiciels concernés par la plainte de Microsoft, trois spnt libres ; d’où l’inquiétude du monde ‘open source’

La toute récente charge de Microsoft contre le néerlandais TomTom, accusé d’avoir intégré dans ses terminaux GPS des technologies issues du catalogue de la firme de Redmond, provoque une vague d’inquiétudes parmi la communauté open source. Et pour cause : dans les huit technologies impliquées, trois sont libres.

Le monde open source reste encore très marqué par l’attitude agressive des tenants du logiciel propriétaire à l’égard des solutions libres.

Horacio Gutierrez, avocat chargé de la protection intellectuelle et des licences pour Microsoft, soucieux de désamorcer une probable crise veut calmer les inquiétudes des membres de la communauté open source. « Je pense qu’il ne devrait pas y avoir d’ambigüités sur nos objectifs en tant qu’entreprise. Nous reconnaissons que les logiciels libres continueront à faire partie de l’industrie », explique-t-il à nos confrères de CNet.com.

Un porte-parole de l’éditeur de logiciel a confirmé la position du groupe -exprimée par l’avocat- en précisant toutefois que Microsoft s’intéressait spécialement à l’intégration du Kernel Linux et que l’open source « n’était pas au centre de la procédure« .

Le monde du libre, très loin de se contenter de ces paroles, semble au contraire que le géant de Redmond a cédé à ses vieux démons et déclaré, une nouvelle fois, la guerre aux logiciels libres.

« Le comportement de Microsoft est effrayant », s’émeut Eben Moglen, enseignant et président du Software Freedom Law Center, une structure à but non-lucratif qui fournit un soutien juridique aux développeurs et aux distributeurs de logiciels open source. « Les tentatives continues pour trouver une voie de travail pacifique [entre le monde du libre et le monde propriétaire] en seront affectées« , poursuit-il. En somme, même le très récent rapprochement entre Microsoft et Red Hat pourrait lui aussi en souffrir.

Face une possible agression de Microsoft, La Fondation Linux a choisi de se tenir sur ses gardes. « [Nous sommes]bien préparés à [contrer] toute plainte contre Linux », assure Jim Zemlin, directeur exécutif de l’organisation. L’organisation ne cache néanmoins pas qu’elle attend de Microsoft une attitude plus raisonnable.

« Nous espérons sincèrement que Microsoft va réaliser que des cas comme celui-ci embarrassent plus l’industrie du logiciel et ne servent pas les meilleurs intérêts de leurs clients« , ajoute Jim Zemlin.

L’argument aura sans doute du mal à faire mouche. Microsoft semble bel et bien décidé à défendre ses brevets. Quitte, peut-être, à se fâcher définitivement avec la communauté du libre.