AG d'Atos : Pardus et Centaurus dénoncent 'une mascarade'

Philippe Germond, président du directoire de la SSII, a ajourné la décisive assemblée générale du groupe

La hache de guerre aura été enterrée bien peu de temps. Ce matin a débuté la très attendue assemblée générale d’Atos Origin. Mais suite à un incident de séance, Philippe Germond, président du directoire de la SSII, a décidé d’ajourner la réunion, a observé l’AFP. « A l’unanimité, nous avons décidé d’ajourner cette assemblé générale et d’en reconvoquer une dans les plus brefs délais », a déclaré M. Germond. La prochaine AG sera organisée dans trois semaines, histoire que la tension baisse.

Immédiatement, les deux actionnaires contestataires, les fonds Centaurus et Pardus, ont dénoncé une « mascarade ». « Il n’y a aucune manoeuvre de ma part », a ensuite assuré Philippe Germond en pleine confusion. La direction a pris « la décision illégale de suspendre l’assemblée, car elle a vu que son camp allait perdre », a répondu Centaurus.

En effet, cet ajournement fait suite l’annonce surprise de Gérard Guerguerian, président du conseil de surveillance du fonds commun de placement des employés, qui détient 3% du capital, de ne pas voter pour l’ensemble des résolutions de la direction, contrairement à ce qu’il avait indiqué auparavant et de soutneir les demandes des deux fonds.

Pourtant, cette AG devrait s’ouvrir sous de bons auspices. Le 20 mai, la direction d’Atos avait finalement accepté les demandes des deux actionnaires qui détiennent 23% de la SSII. Concrètement, après moult refus, Philippe Germond avait accepté la nomination de représentants proposés par les fonds. « En acceptant trois représentants des fonds sur onze sièges possibles au conseil de surveillance, cela crée les conditions d’un dialogue pacifié. Et cela évite la prise de contrôle rampante ».

Et Philippe Germond s’est même déclaré lors de l’ouverture de l’assemblée générale ouvert à la discussion en cas d’offre de rachat, une des options prônées par les fonds.

Pardus et Centaurus estiment en effet avoir leur mot à dire quant à la stratégie du groupe. Et ils réclament depuis janvier, fort de leur poids dans le capital d’Atos, la nomination de deux de leurs représentants ainsi que de trois autres administrateurs au conseil de surveillance.

Il faut dire que les deux fonds ne mâchent pas leurs mots. « La société est dans une impasse stratégique »,expliquait il y a peuBernard Oppétit, président de Centaurus.