AG du Cigref: Didier Lambert prend ses fonctions de président

L’assemblée générale du Cigref, ce 10 octobre, a été l’occasion d’une
passation de relais à la présidence: entre Jean-Pierre Courniou (ex DSI de
Renault), président sortant, et Didier Lambert (DSI d’Essilor).

Six ans de bons et loyaux services: le club des directeurs des systèmes d’information (DSI) est unanime pour rendre hommage au président sortant, Jean-Pierre Corniou, pour reconnaître qu’il a imprimé sa marque, et sa verve, au sein de cette vénérable association qui a su changer et s’adapter en franchissant le seuil du 21è siècle.

Indéniablement, le Cigref, inoxydable institution ou presque -parce que heureusement non convertie en « machin » ingérable – a réussi à conforter une image respectée dans le paysage de la gouvernance en France.

Cela tient sans doute à son mode d’organisation où se côtoient des membres permanents, salariés, reconnus comme compétents, et des délégués bénévoles, qui, dans un esprit associatif, savent donner de leur temps, indépendamment du suivi de leur carrière personnelle. Ce qui, par définition, caractérise un « club ».

Toujours est-il qu’une page est tournée sur l’ère J.P.Corniou -souvent cité comme Monsieur « Création de valeur » (titre d’un de ses ouvrages), s’agissant de la gouvernance des systèmes d’information.

Son successeur, Didier Lambert, sait, par expérience, que les défis ne manquent pas parmi les missions des DSI. Il en a rappelé quelques uns, lors de la soirée de clôture de l’A.G. au pavillon Gabriel. La DSI doit continuer de tenir son rang comme « fonction de support« , surtout qu’aux côtés de la DRH (ressources humaines) et de la direction financière, la DSI s’est imposée comme telle, « bien tardivement, c’est vrai« . « Il nous faut nous glisser dans l’appareil directionnel« .

Car le Cigref tient à sa représentativité, à sa légitimité: il repose sur l’adhésion de 125 grandes entreprises ou organisations, où des personnes  » donnent de leur temps ». « Nous ne sommes pas une corporation, nous ne sommes pas une centrale d’achat (…). Notre métier se ré-invente toujours. Le principal piège qui nous guette, c’est l’inertie, l’inertie de notre héritage -la complexité et l’âge des applications que nous maintenons« , a souligné le nouveau président, qui a insisté sur les améliorations qui peuvent être apportées.

La DSI concentre plusieurs « métiers » : elle doit délivrer des services (facturation, tableaux de bord…); elle doit « construire des systèmes pour faire évoluer l’organisation, d’où le rôle de consultant, de stratège, de pédagogue indispensable à toutes démarches d’innovation.

Ses défis? a conclu Didier Lambert sont de trois ordres: il faut parvenir à généraliser ce qui a été mis en place -en s’appuyant sur des référentiels et le benchmarking (…) « Le grand danger, notre concurrent ? C’est ‘Super Mario’! Face au développement extraordinaire de l’informatique et de l’électronique grand public, avec sa dimension ludique, nous informaticiens, nous risquons de passer pour des ringards! (…) Il y a une vraie fracture entre notre usage de l’informatique et celui du grand public, l’informatique personnelle. La question qui se pose est: comment restituer du plaisir en utilisant les nouvelles technologies en entreprise… »Troisième point: « Nous devons être innovants. Xavier Fontanet, président d’Essilor, aime à répéter que la DSI, c’est la R&D des services de demain, car nos entreprises vont de plus en plus se tourner vers les services, et vivre par les services. Les DSI doivent passer maîtres en innovation ».

En conclusion? Pas de sinistrose: « Nos entreprises, globalement, se portent bien, nos systèmes tiennent le choc, nous délivrons les services. Le monde a changé, nous avons suscité les changements. C’est là, entre autres, toute la valeur du capital immatériel dont nous parlons au sein du Cigref » .