Air France-KLM modernise son réseau WAN avec Tata Communications

Le réseau déployé par le fournisseur indien permettra à l’avionneur de décupler la bande passante de ses sites en Asie, Moyen-Orient et Afrique.

« Nous souhaitions renouveler le réseau qui relie les sites et les plaques géographiques pour augmenter la bande passante, en améliorer la flexibilité et sa capacité à transporter les besoins métier », résume à Silicon.fr Jean-Christophe Lalanne, DSI du groupe Air France-KLM. L’avionneur vient d’officialiser le renouvellement de son WAN (wide area network) sur MPLS pour les zones Asie-Pacifique, Moyen-Orient et Afrique. « Ce sont des régions assez importantes pour le développement de l’entreprise car l’activité s’y développe beaucoup, notamment en Asie et Afrique », précise le responsable. Rien qu’en Chine, l’IATA (l’Association internationale du transport aérien) prévoit le transit de 1,3 milliard de passagers en 2034 contre 850 millions aujourd’hui. Et l’Afrique s’inscrit comme un réservoir de marchés dynamiques pour le transport aérien.

Plus de 80 sites concernés

Autant dire des zones stratégiques pour un transporteur et ses 100 000 salariés qui a fait voler 87,4 millions de passagers en 2014, et sur lesquelles les équipes locales doivent pouvoir bénéficier des capacités suffisantes pour répondre à leurs besoins et aux attentes des clients face aux usages numériques. « Ce réseau permettra à nos agents de disposer de plus de performances pour accéder aux applications numériques du groupe », confirme Jean-Christophe Lalanne. Le renouvellement du WAN concerne plus de 80 sites des zones concernées (sur les 200 du groupe dans le monde) et s’inscrit ainsi comme un gros chantier dont le déploiement devrait se terminer en fin d’année ou début 2017.

Un chantier « de plusieurs millions d’euros sur plusieurs années » remporté par Tata Communications à la barbe du fournisseur historique Sita. « Sur des sujets comme les réseaux qui bougent vite, la dimension bande passante/coût est très importante ainsi que la disponibilité et la rapidité d’exécution, justifie le DSI. Tata Communications nous a convaincu pour occuper la position de fournisseur de WAN [sur les zones émergentes retenues]. » Fort d’un backbone optique reliant 400 points de présences dans 200 pays, le fournisseur mondial de capacité réseau d’origine indienne permettra par ailleurs à l’avionneur de maintenir une concurrence interne avec le fournisseur historique. Mais « hors de question de se passer des services de Sita dans certaines régions dont la France », assure le responsable. Dans l’immédiat du moins.

Expérimenter des architectures

Si le premier objectif du nouveau WAN, qui nécessite un renouvellement des technologies et équipements locaux, vise à décupler la bande passante et donc d’ouvrir l’usage de nouveaux services (comme la vidéo), son déploiement apporte l’occasion de moderniser le réseau de l’avionneur dans les pays émergents. « Nous voulons d’une part faciliter l’accès Internet local avec des hauts débit et, d’autre part, contrôler la sécurité, explique Jean-Christophe Lalanne. Longtemps le firewall et les accès Internet étaient localisés en France, aujourd’hui c’est presque impossible de disposer de la bande passante nécessaire pour maintenir cette approche. [Or], on peut améliorer très nettement la bande passante mais en changeant l’architecture du réseau. En mettant des systèmes de sécurisation sur le Cloud. On va expérimenter d’autres architectures avec Tata Communications pour améliorer la performance en jouant à la fois sur du local et sur le WAN. »

Si l’accès aux applications métiers passera toujours par le pare-feu centralisé, les accès Internet pourront donc s’effectuer localement, laissant ainsi au réseau distant toute la latitude nécessaire pour supporter le trafic opérationnel. Une optimisation de la bande passante que se chargera de mettre en œuvre Tata Communications qui apportera ses services d’ingénierie pour chaque site en regard des problématiques locales en fonction des règles des pays et des fournisseurs. Quasiment du sur mesure, donc, qui pourrait tirer parti des développements en propres. « Tata va probablement profiter de l’opportunité pour muscler ses infrastructures proches des activités aéroportuaires, mutualiser de l’infrastructure, c’est une vrai opportunité d’investissement pour eux-mêmes », pense Jean-Christophe Lalanne. Le contrat majeur Air France-KLM présente également l’occasion pour le groupe indien de confirmer sa pertinence dans l’industrie du transport aérien. Tata Communications connecte aujourd’hui plus de 300 sites de grandes compagnies aériennes.


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