Air Liquide: un cas d’école de l’évolution IP des réseaux

Le leader des gaz industriels adopte la solution VPN IPSec de l’opérateur virtuel Vanco, après avoir connu le Frame Relay et MPLS

Avec un chiffre d’affaires de 9,3 milliards d’euros et 1 million de clients, Air Liquide est le leader incontesté des gaz industriels et médicaux. Mais l’entreprise, dont les marchés sont éclatés fait face depuis plusieurs années à une problématique urgente: trouver de nouveaux relais de croissance et baisser ses coûts. Pour y parvenir, le groupe a décidé d’uniformiser ses pratiques dans le monde. Dans ce cadre, il lui fallait trouver une solution permettant de collecter, exploiter et stocker un grand volume de données en temps réel sur plusieurs sites de production.

Jusqu’en 2002, le transfert des ‘data’ était géré par une multitude de fournisseurs. Une situation incompatible avec les objectifs fixés. Le groupe a donc lancé un appel d’offres. Et c’est Vanco, opérateur virtuel britannique qui a été sélectionné. Une surprise, car Vanco est un acteur de petite taille face au géant Air Liquide qui aurait pu se tourner vers des acteurs comme Equant, Sprint ou KPN… Mais pour Leornado Caroli, d’Air Liquide, Vanco répondait mieux aux demandes. Et chez France Télécom, on aurait été trop gourmand… Les solutions proposées par Vanco constituent un véritable cas d’école. L’opérateur a en effet déployé en deux ans, l’éventail des solutions technologiques adaptées afin d’aboutir au « tout IP » de bout en bout. Dans un premier temps, Vanco a déployé le réseau reliant 30 sites industriels du groupe. Ce réseau, qui reposait sur des liaisons louées et du Frame Relay (mode paquets), a vite montré ses limites, notamment en débit. Si la qualité de service était bien au rendez-vous, devant l’augmentation des volumes de données (avec la mise en relation de nouveaux sites) et des débits faibles (200 kb/s), il fallait trouver une autre solution. Un an après donc, Vanco propose le passage au protocole MPLS, permettant plus de débit, des temps de réponse plus courts et une réduction des coûts réseau. Selon Air Liquide, à périmètre comparable, ils ont baissé de 25%. Mais les technologies et les besoins évoluent très vite. Encore une fois, Air Liquide s’est retrouvé face à des difficultés. D’un côté, la technologie MPLS a montré ses limites: micro-coupures, problèmes de commutation et synchronisation pour la sauvegarde des données. De l’autre, les sites a relier devenaient plus nombreux (42), la visibilité sur le réseau faisant défaut. Il devenait nécessaire, par exemple, de dissocier les flux de données administratives des flux de production. En 2004, Vanco a donc proposé la dernière technologie en date, des réseaux IP privés virtuels ou VPN IPSec avec gestion de la qualité de service. La priorisation des flux, l’augmentation des débits (8 Mb/s en descendant et 1 Mb/s en montant) et la visibilité furent alors au rendez-vous. Air Liquide chiffre, toujours à périmètre comparable à la première année du contrat, les réduction de coûts réseau à 15%. Trois solutions en deux ans, la facture aurait pu être salée. Mais Air Liquide affirme le contraire grâce aux baisses de prix pratiqués dans le secteur et aux renégociations de contrat « APN » (cf. l’encadré ci-après). Pourquoi ne pas avoir déployé plus tôt des réseaux VPN IPSec? Pourquoi n’avoir pas anticiper les besoins d’Air Liquide? « Air Liquide est un groupe disons conservateur », explique Leornado Caroli. « Chaque nouveau service doit être testé, validé.« Lorsque Vanco a déployé le protocole MPLS, nous étions dans le même temps en train de tester les solutions VPN sur un de nos sites en Suisse ». ‘APN’, un autre levier pour faire baisser les coûts

L’Active Negotiation Position permet de revoir tous les ans les éléments du réseau du client, tant au niveau technologique que budgétaire. Les baisses de prix constatées sont alors partagées entre le client et Vanco. Une équipe de l’opérateur est chargée de surveiller le marché et de tester les nouvelles technologies. Cet ‘APN’ se révèle très utile pour les clients, non seulement pour renégocier les contrats à la baisse mais surtout pour obtenir une veille du marché. Aussi grands soient-ils, des géants comme Air Liquide n’ont pas les moyens humains pour effectuer un tel travail d’observation.