Alcatel-Lucent déçoit à nouveau

L’équipementier affiche une perte, un baisse de ses revenus et se dit pessimiste pour le reste de l’année

Encore une fois, les résultats d’Alcatel-Lucent sont médiocres, ce qui pourrait entraîner à la baisse toutes les valeurs du secteur.

L’équipementier télécom fait état pour les trois premiers de l’année d’une perte nette de 181 millions d’euros contre 8 millions un an plus tôt, et contre 3,5 milliards au 4e trimestre 2007 (pour cause de dépréciations d’actifs). Il s’agit de la 5e perte trimestrielle consécutive.

Les ventes sont en baisse. Sur la période, elles sont en repli de 0,5% à à 3,864 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires est inférieur aux attentes du marché qui misait sur un total d’environ 4 milliards d’euros. Il y a un trimestre, le franco-américain avait pourtant rassuré avec des revenus en croissance de 18%.

Mais Pat Russo, directrice général du groupe tempère :« Une fois pris en compte l’impact défavorable du taux de change euro/dollar, les revenus du premier trimestre sont en ligne avec nos prévisions, avec une croissance d’une année sur l’autre d’environ 6,3%, et une baisse par rapport au trimestre précédent de 26,2%, dans la moyenne de notre baisse saisonnière traditionnelle de -20% à -25% ».

Bonne nouvelle néanmoins, Alcatel-Lucent affiche un bénéfice d’exploitation ajusté, (en excluant les écarts d’acquisition dus à la fusion), de 36 millions d’euros, à comparer à une perte de 244 millions un an auparavant, alors qu’il s’attendait à une perte d’exploitation.

La marge est également en hausse : 36,2%, contre 34,4% un an plus tôt.

Mais ce sont les prévisions qui inquiètent. Compte tenu du contexte économique « incertain », le groupe table un marché stable, alors qu’il pariait auparavant sur une « croissance nulle ou en légère hausse ».

Pire, le franco-américain anticipe un chiffre d’affaires annuel en baisse de 2% à 5% sur l’ensemble de l’année. Explication : la faiblesse du dollar l’impacte directement car la moitié de ses revenus est généré par la monnaie américaine.

Le groupe confirme toutefois sa prévision d’une marge d’exploitation ajustée comprise entre 2% et 5%, et « estime pouvoir atteindre une marge brute ajustée entre 34% et 36% ».

Deux ans après son mariage, le géant des télécoms n’est donc toujours pas sorti de l’ornière et enchaînes les plans de restructuration et d’économie. Rappelons qu’en octobre, après la publications de résultats catastrophiques, le groupe annonçait la suppression de 4.000 postes supplémentaires. Le groupe franco-américain entend économiser 400 millions d’euros supplémentaires d’ici à 2009. Ils viendront s’ajouter aux 1,7 milliard prévus en février en dernier. Juste après la fusion, Alcatel-Lucent supprimait 12.500 emplois dont 1.468 pour la France.