Alice : Telecom Italia confirme le divorce mais pas à n'importe quel prix

Le FAI français et ses 882.000 abonnés pourrait être cédé pour 1 milliard d’euros

La séparation est officielle. Selon le Figarode ce mardi, Telecom Italia a confirmé avoir confié à Calyon, une filiale du Crédit agricole, le mandat de vente d’Alice France. La cession pourrait être officiellement annoncée lors de la présentation du plan industriel de l’opérateur, le 7 mars prochain. Voilà donc qui met fin aux rumeurs et aux tergiversations de Telecom Italia qui, il y a encore quelques, jurait qu’une telle opération n’était pas à l’ordre du jour.

Les premières estimations valorisaient le FAI (en se basant sur la vente de Club-Internet) à 600/650 millions d’euros. Mais les exigences de Telecom Italia pourraient être bien supérieures. « Je serais très surpris que Telecom Italia vende Alice pour moins de 1 milliard d’euros en valeur d’entreprise », commente un banquier d’affaires cité par la Tribune.

En effet, la valeur de Telecom Italia France dans les comptes de la maison mère approche 1,2 milliard d’euros, selon le quotidien.

Surtout, Alice France est la dernière proie possible pour les géants du Net français (Neuf Cegetel, Free et Numericable). Ce qui pourrait expliquer une certaine surenchère.

Néanmoins, malgré ses 882.000 abonnés ADSL, la grande blonde a les poches vides. Elle doit faire face à une perte d’exploitation de 147 millions d’euros (neuf premiers mois de 2007) pour un chiffre d’affaires de 282 millions. D’ailleurs, Alice France est la seule filiale haut débit non rentable du géant italien. Ce déficit pourrait au contraire faire baisser le prix.

Reste qu’Alice est une belle opportunité pour un éventuel acheteur. Neuf Cegetel, qui a avalé AOL et qui est en train de digérer Club-Internet pourrait en cas de rachat voir sa base d’abonnés bondir à presque 4 millions d’abonnés et se rapprocher ainsi d’Orange et de ses 6,5 millions de clients. Mais l’opérateur est lui même en phase de cession puisque SFR est en train d’en prendre le contrôle. A moins que Free mette la main au portefeuille, ce qui lui permettrait de reprendre la deuxième place du marché français avec 3,4 millions d’abonnés. Dernier candidat possible: Numericable qui n’a jamais caché ses intentions de se rapprocher d’un FAI ADSL.