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Aline Bourdin, Vinci Construction International Network : «Notre objectif : faciliter le quotidien des opérationnels et améliorer les processus»

Quel est le métier de Vinci Construction International Network ?
Aline Bourdin – C’est une filiale de Vinci Construction qui est présente sur les cinq continents* et emploie 16 000 personnes. Ce sont des entreprises, implantées de façon pérenne sur leur marché. Elles réalisent des chantiers en bâtiment, en génie civil, des routes, etc.
La DSI est composée d’une centaine de collaborateurs, dont au moins un collaborateur par pays. Mais l’effectif IT dépend de la taille de la filiale. Par exemple, en Nouvelle-Zélande, l’équipe IT compte 12 personnes. Nous avons recruté récemment un responsable de la cybersécurité qui est le relais du RSSI de Vinci Construction dans notre division.

Vous avez pris votre poste il y a un an. Quelle est votre feuille de route ?
Aline Bourdin – Elle correspond, avant tout, aux attentes des métiers et à leur stratégie digitale. Je joue un rôle de médiateur entre la DSI centrale de Vinci et les métiers dans chaque pays, car je connais les contraintes du terrain et celles de la DSI. Nos projets ont un objectif : faciliter le quotidien des opérationnels et améliorer les processus. Par exemple, nous avons lancé un projet de dématérialisation des dossiers d’achats et de suivi des investissements. Pour les hommes de terrain, nous souhaitons faciliter la saisie des informations telles que les pointages ou les rapports sécurité avec des applications mobiles.
Mon autre mission consiste à mener une transformation de la DSI pour qu’elle soit plus communicante, plus agile, plus collaborative. Ce sont les collaborateurs qui sont aux manettes. Ils sont proactifs sur les nouvelles méthodes de travail et je suis ouverte à toute suggestion de nouveaux services qui peut apporter de la valeur. Pour les utilisateurs, ils organisent des meetings en visioconférence : 45 minutes pour prendre en main des solutions. Ce sont des cas d’usage très concrets. L’objectif est de refocaliser les équipes sur leur cœur de métier.

Aline Bourdin – DSI Vinci Construction International Network

Comment travaillez-vous avec les DSI des autres filiales ? Est-ce qu’il y a des projets communs ?
Aline Bourdin – Les DSI des métiers de Vinci Construction travaillent ensemble sur deux projets, un core model pour les systèmes d’information achat, équipement, travaux et un programme de convergence des infrastructures autour du poste de travail, du réseau, des serveurs et des data centers.
Notre motivation est d’apporter un meilleur service aux utilisateurs, de rationaliser les infrastructures, de capitaliser sur des compétences et expertises partagées. Entre l’Europe et l’Océanie, si nous arrivons à faire tomber les frontières, nous pourrons gagner en services rendus aux utilisateurs 24 h/24 h. C’est une opportunité qu’il faut saisir.

Quelle est votre approche du Cloud ?
Aline Bourdin – Je mets dans le cloud tout ce qui est standard. C’est une opportunité et nous sommes pragmatiques sur le sujet. Il y existe des usages, comme la messagerie, qui sont évidents à positionner dans le cloud. Grâce à Office 365, j’ai pu concentrer les collaborateurs sur des tâches plus intéressantes, les focaliser sur des projets à forte valeur ajoutée, plus proches des métiers. Mais ce n’est pas adapté pour tous nos pays, car la qualité des réseaux est inégale d’un pays à un autre. Pour cela, certaines applications restent encore en local, c’est le cas, par exemple, pour la de vente d’eau à Mayotte.

Est-ce qu’il y a des frictions entre certaines associations de DSI et les fournisseurs de cloud ? Les contrats sont-ils assez clairs, selon vous ?
Aline Bourdin – La force d’un groupe comme Vinci c’est la négociation des contrats qui se déroule au plus haut niveau. C’est un confort dont bénéficient les DSI des divisions. Mais il est vrai que l’on peut avoir de très mauvaises surprises sur les factures. Le côté le plus obscur est le manque de levier en cas de dysfonctionnements – on subit. Heureusement que cela n’arrive pas (trop) souvent. Les contrats sont compliqués, mais des prestataires spécialisés peuvent nous accompagner sur ce sujet.

Comment voyez-vous l’évolution de la DSI : son organisation et l’évolution de ses métiers avec la cloudification du SI ?
Aline Bourdin – Le DSI s’éloigne des sujets purement d’infrastructures et se rapproche des métiers et la sécurisation du système d’information. La technologie, et notamment l’IA, l’IoT, les API, le RPA, la maîtrise de la data et l’analytics font que les métiers dans la DSI évoluent. C’est aussi un challenge humain où il convient d’accompagner les collaborateurs afin qu’ils soient ouverts à ces changements. « Ceux qui vont survivre ne sont pas les plus forts ni les plus intelligents, mais ceux qui s’adapteront au changement. » Cette citation de Darwin illustre assez bien ce qui est en train d’arriver progressivement dans les DSI.

On assiste depuis quelques années à une mobilisation pour féminiser les métiers IT. Comment jugez-vous la place des femmes dans ce milieu ?
Aline Bourdin – Il n’y a pas assez de femmes dans les métiers de l’IT pour deux raisons.
La première, c’est qu’il n’y a pas suffisamment de ‘‘modèles médiatisés’’. La seconde, c’est que l’orientation des jeunes filles ne se fait pas naturellement vers les métiers scientifiques, malgré des résultats souvent meilleurs que ceux des garçons dans ces matières.
Les stéréotypes sont encore bien présents dans la tête des parents et des enseignants, donc des étudiantes par osmose. Je suis marraine de l’association ‘‘Elles bougent’’ et, comme les autres marraines, je cherche à faire changer ces idées reçues en parlant de mon expérience, de ma grande satisfaction à exercer ce métier, et surtout convaincre qu’être une femme, c’est assurément un atout pour les métiers de l’IT et en aucun cas une difficulté. .

*Afrique (23 pays), Outremer (Guyane, Antilles, La Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie), Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande), Europe (Pologne, République tchèque principalement), Mexique.

Crédit photo : @GovinSorel

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